Avec les nombreuses critiques négatives des « Visiteurs La Révolution », je commençais à douter du tout premier film. Je l’avais vu très jeune, et j’en gardais un bon souvenir, mais il m’est arrivé plus d’une fois de revoir un film de ma jeunesse et de me rendre compte qu’à sept ans… bah j’avais des goûts de chiotte.
Du coup, c’est avec un peu d’appréhension que je me procure la trilogie histoire d’avoir un avis sur l’ensemble des Visiteurs. Car qu’on le veuille ou non, c’est l’une des rares franchises cinématographiques que la France nous a offert. Sans déconner, à part Astérix et Taxi, citez-moi un film français qui a eu droit à plus de deux suites ?
Enfin bref, Les Visiteurs par Jean-Marie Poiré, avec le charismatique Jean Reno (qui ne joue plus que dans des comédies bas de gamme) et Christian Clavier (qui ne joue plus que dans des comédies racistes). Ce film est excellent ! C’est pas un chef d’œuvre, mais il mérite son succès et à vrai dire, pour un film français, je le trouve particulièrement ambitieux. Oui, ambitieux.
Durant les vingt premières minutes du film, je ne cessais de me dire : « putain, on peut faire un film moyenâgeux français sans que ça ait l’air ridicule ». Sérieux. Les costumes tenaient la route, les musiques étaient magnifiques et les personnages parlaient en vieux français (nécessitant des sous-titres). Merde quoi, c’était réaliste, ça avait de la gueule, c’était marrant et ça tenait la route. En bref, cette introduction le prouve, le cinéma français a des capacités.
Puis arrive le cœur de l’intrigue, deux personnages venant du Moyen-Age se retrouvent propulsés en 1992 et rencontrent leurs descendants. Les deux mecs, c’est Godefroy de Montmirail, un noble brave et fier, et son valet un peu con sur les bords, Jacquouille La Fripouille. Et le duo marche du tonnerre. Godefroy est clairement supérieur à Jacquouille mais au fil du film, les inégalités entre les deux gars se font moins sentir et malgré leur complicité, une dispute se crée. Jacquouille ne veut plus être asservit, il veut être libre, tandis que Godefroy ne peut vivre sans un valet. Et cette opposition entre le noble qui veut absolument un servant et son valet qui désir retrouver sa liberté, c’est très bien trouvé.
C’est d’autant plus irrésistible lorsque le tout se passe dans un milieu plein de bourgeois à claquer. Godefroy et Jacquouille ne s’adaptent pas aux normes de la vie sociale bourgeoise (du genre, ils ne se lavent pas les mains), et font grincer des dents leurs riches descendants. En gros, on se moque des bourgeois, je trouve ça marrant, bref !
J’ai pas grand-chose à dire sur Les Visiteurs, c’est un film très marrant, qui joue la carte du tout permis, avec du budget, et qui par-dessus le marché, demeure une comédie intelligente avec un fond sur les rapports de supériorité et la bourgeoisie. J’aime !