Cinq acteurs (bon, je ne compte pas le bébé)
Une maison perdue dans la neige (pas trop loin d'autres mais ces dernières restent bien distantes).
Les premières notes de musiques ne se font entendre qu'à quelques minutes de la fin, quand un des protagonistes allume la radio.

Reste la tension, palpable, omniprésente, personnage principale du film. D'autant plus étouffante qu'elle anime tous les membres de ce huis-clos hivernal.

Entre le femme et le mari, entre le gendre et le beau-père, entre la fille et le père, et bien sûr entre les intrus et les hôtes, mais finalement de manière paradoxalement moins forte.
Les rôles, jusqu'au bout, resteront troubles et complexes, comme l'âme humaine.
Des moments magnifiques, comme lorsque Bill tend l'oreille pour entendre sa compagne parler des livres qu'écrit son père, se confiant à cet inconnu qui débarque, plus qu'elle ne le fera jamais avec lui, qui partage sa vie depuis des années.
Ou ce beau-père écrivain alcoolique qui fraternise immédiatement avec ceux qui sont venus se venger auprès des siens ("un beau-fils ? J'en ai toujours voulu un. Mais celui-là ?").
Le Vietnam, encore et toujours en trame de fond de ce drame qui, comme toujours, brasse dans son maelström diabolique le bien, le mal, le courage, la lâcheté, l'honneur, la vengeance, les valeurs ("ça n'a rien eu d'héroïque, je ne pouvais simplement pas bouger.")

Elia Kazan met en scène une pièce écrite par son fils.
C'est sombre, c'est sec. C'est implacable. C'est magnifique.

Créée

le 31 mars 2011

Critique lue 1.2K fois

18 j'aime

guyness

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

18

D'autres avis sur Les Visiteurs

Les Visiteurs
pphf
9

Les couloirs du temps *

*Afin d’ôter immédiatement toute ambiguïté allusive et idiote, il s’agit bien des Visitors, ceux d’Elia Kazan, et non de ceux débarqués du Moyen âge, vingt ans plus tard. Hors sujet. J’avais même été...

Par

le 7 nov. 2014

16 j'aime

3

Les Visiteurs
oso
7

Romantique rancune

S’inscrivant sans fioriture dans la mouvance dépressive du nouvel Hollywood, Elia Kazan parvient, en dépit d’une économie de moyens spartiate, à faire de son film un uppercut vicieux en jouant...

Par

le 3 déc. 2015

10 j'aime

Les Visiteurs
SlashersHouse
8

Casualties of War.

Parmi les petites perles tombées dans l'oubli, Les visiteurs en est l'une des plus incontournables, tant elle révélait de grands acteurs et continuait d'affirmer un grand réalisateur. James Woods et...

le 5 mars 2012

5 j'aime

1

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

314 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

296 j'aime

141