Nous sommes en 1992, la Dream Team va envahir le monde aux JO de Barcelone et faire de Michael Jordan, Magic Johnson, Charles Barkley et consorts (sauf Christian Laettner), des stars planétaires. En attendant de vibrer devant la meilleure équipe de basket de tout les temps, de croiser plus de monde sur les playgrounds, il y a ce film de Ron Shelton qui sort en France avec un le duo Wesley Snipes et Woody Harrelson, en joueurs arnaqueurs de la balle orange.


35 ans plus tard, le film est toujours divertissant. Billy Hoyle (Woody Harrelson) est un blanc-bec débarquant à Venice Beach. Il camoufle sous sa casquette aux couleurs criardes et ses vêtements quelconques, un talent pour manier le ballon. Sur le playground, Sidney Deane (Wesley Snipes) fait son show, il parle autant qu'il joue et va se faire avoir par ce faux plouc. Les deux joueurs vont s'associer et faire le tour des différents quartiers de Los Angeles pour arnaquer et s'enrichir sur la crédulité d'autres basketteurs.


Pour apprécier ce film, il faut adorer le basket. C'est le cas du réalisateur et scénariste Ron Shelton, un ancien joueur de baseball en ligue mineure. Pour sa première réalisation, il avait mis en scène une comédie romantique autour du baseball avec Duo à trois. Avec Les Blancs ne savent pas sauter, il livre une comédie distrayante. Billy Hoyle est une grande gueule, alors que Billy Hoyle est un gars posé. Cela fonctionne comme un buddy movie, il n'avait rien en commun et pourtant, ils vont finir par s'apprécier. C'est simple, mais comme souvent dans ce cas-là, la différence se joue sur la complicité entre les deux acteurs. L'alchimie fonctionne merveilleusement bien entre eux. Que cela soit avec le ballon ou les mots, ils les manient avec facilité. Ils vont tellement bien s'entendre, qu'on va les retrouver à nouveau ensemble dans Money Train en 1995, mais cela sera moins enthousiasmant.


Les scènes de basket sont superbement chorégraphiées. Les deux acteurs savent se servir de leurs deux mains et malgré un déficit de taille évident : Wesley 1.75m et Woody 1.78m, ils sont crédibles. Les dribbles, passes dans le dos, lay-up, shoots et autres arsenal du basketteur sont utilisés pour nous en mettre plein les yeux. Le trash-talking est aussi de la partie, comme les maillots de Michael Jordan et Magic Johnson, de Nike, du hip-hop et même de Jimi Hendrix. Le folklore tournant autour de la balle orange est au rendez-vous, à coups de ralentis, de sueurs, de cris et de dunks. On se régale pendant les matchs et les joutes verbales, mais aussi devant les courbes de Rosie Perez.


Dans la vie, il n'y a pas que le sport, il y a aussi les femmes, les enfants, l'argent, les joies et les emmerdes qui vont avec. A ce niveau, Billy Hoyle est un sacré boulet éperdument épris de sa belle Gloria Clemente, mais qui dit heureux en amour, dit malheureux au jeu. Notre champion est un génie sur le terrain, mais un dumbass dès qu'il en sort. Le film est moins passionnant dès que l'on quitte les abords des playgrounds. La passion de Gloria pour la bouteille ne sert pas à grand chose dans l'histoire. Par contre, son désir de participer à l'émission de télévision Jeopardy est un brin amusante. On ne pouvait pas passer près de deux heures avec que du basket et du trash-talking, il fallait attirer un large public, donc on nous case un conflit financier avec des mafieux et une histoire passionnelle. Cela fait office de remplissage et on attend que le ballon rebondisse sur le bitume de LA, pour retrouver le rythme et prendre du plaisir, même si Rosie.....


C'était la belle époque, Wesley Snipes n'était pas encore passé par la case prison, Woody Harrelson avait encore des cheveux, les glaçons fondaient toujours aussi bien au contact de la peau sensuelle de Rosie Perez et les couleurs chatoyantes illuminées la pellicule.

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le 7 mars 2017

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Laurent Doe

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