Loin de moi l'idée de cracher sur Queen et Freddie Mercury... Bohemian Rhapsody déborde d'une énergie incroyable et Rami Malek signe l'interprétation de l'année...Pourtant, le film de Bryan Singer souffre d'une mise en scène paresseuse et d'un scénario hagiographique.
Mais le biopic rock de l'année vient tout droit de Russie... de Leningrad en particulier, haut-lieu du rock soviétique au début des années 80. Leto brosse le portrait de la scène rock ruskoff sous l'oeil de Natasha, la femme de Mike Naumenko, attiré par le jeune Viktor Tsoi... Les deux rockers décèdent au début des années 90 en même temps que cette Union Soviétique dont ils accompagnent l'agonie à grands renforts de riffs et de textes subversifs... Leto ne se contente pas d'aligner les scènes de concert, mais dépeint une vraie réflexion sur la création au cours de discussions entre les rockers.
A l'instar d'Anton Corbijn dans Control, autre repère dans le biopic rock, Kyrill Serebrennikov opte pour un noir et blanc esthétique qu'il agrémente d'effets d'animation et de touches de couleur. Ce choix contribue à appuyer sur la fin de cycle vécue par un régime sur le point de s'effondrer.