Le réalisateur plonge le spectateur dans un pan peu connu de l’Histoire russe : Celle du rock en union soviétique… Serebrennikov nous fait découvrir une scène rock émergente à travers les personnages de Mike, Natacha,Viktor et toute une génération de jeunes musiciens. Ces derniers bercés par les Doors, Bowie ou les Sex Pistols créent, innovent, font avancer la musique dans leur pays en s’inspirant des grands noms du Rock occidental. Ils y parviennent non sans peine puisque leur musique va à l’encontre de l’idéologie communiste. On retrouve cette rigidité à travers des scènes de concerts où les spectateurs n’ont pas le droit de se lever, d’exprimer leurs émotions… L’élan de créativité des musiciens est restreint par le régime et on retrouve cette dualité : création et respect des règles du régime, pendant tout le film. Cette dualité est représentée par un personnage qui s’occupe de rappeler aux spectateurs du film que certaines scènes n’auraient jamais pu exister dans la réalité.
Kirill Serebrennikov cristallise dans ce film des moments de vie que ce soient des concerts, une fête sur la plage… avec brio. Il transmet à l’image toutes l’énergie créatrice et l’insouciance des ces jeunes musiciens. La mise en scène est élégante et le film possède une magnifique photographie en noir et blanc. Les scènes musicales où se mêlent chant ,chorégraphie et dessins d’animation sont justes parfaites et en accord total avec l’ambiance du film.
Finalement, Kirill Serebrennikov nous offre un film sublime… un film qui réussit à transmettre toute l’énergie d’une jeunesse créatrice et passionnée… Peut-être le film le plus réussi de l’année 2018.