La note est sévère pour un film auquel son classicisme, son fort Millan Astray, sa mise en scène d'un Unamuno trop oublié aujourd'hui, auraient au moins dû assurer un décent 6/10. Mais la difficulté de l'œuvre à restituer la complexité ou même l'intelligence du penseur, sa dénonciation convenue et faible des extrémismes, son incapacité à transmettre toute pensée ou émotion, déçoivent tant de la part d'un réalisateur nous ayant habitué à plus de puissance que l'on ne peut que s'étonner d'avoir perdu son temps devant ce qui aurait dû être le retour coup de poing d'Amenabar. Il est finalement très logique que son Unamuno manque à ce point de consistance : comme souvent dans ce genre de drames historiques, l'artiste/intellectuel devant la caméra est une incarnation de l'homme derrière la caméra, de sorte qu'aucun des deux n'a ici rien à dire.