You don't walk out on Sinatra, sir.

Liberty Heights est un film plein de bonnes intentions, plein de bonnes idées mais qui, sans être mauvais, tombe un peu à plat.
Le récit du film se concentre essentiellement sur l'histoire de deux frères, Van et Ben, issus d'une famille juive vivant à Liberty Heights, quartier presque exclusivement juif de Baltimore, dans les années 50. Alors que la ségrégation se délite petit à petit, le contexte est tout de même encore tendu. Malgré ça, nos deux protagonistes vont s'enticher de deux demoiselles qui ne font pas partie de leur catégorie sociale, l'une étant une bourgeoise non juive et l'autre une jeune fille de couleur. La situation de la famille est un peu spéciale puisque les juifs ne sont pas totalement acceptés, et eux-mêmes n'acceptent pas tout le monde, les Noirs en tête.

Malgré un pitch très prometteur, le film ne décolle pas vraiment. En premier lieu, on se demande ce que viennent faire ici les magouilles du père de famille. Ce n'est pas le propos. Elles ne sont clairement pas indispensables et donnent vraiment l'impression d'être là pour meubler. Ensuite, le film manque un peu de rythme. On ne s'ennuie pas mais on n'en est jamais très loin, contrairement à ce que la bande-annonce aurait pu nous laisser croire.
Toutefois, Ben Foster s'en sort très bien et son personnage, insouciant et peu regardant des codes en vigueur,, est très certainement le plus attachant. En revanche, Adrien Brody n'est pas dans le coup. Son personnage est sur courant alternatif, parfois lumineux comme lors du passage au tribunal, et parfois pathétique, en particulier dans sa "chasse à la blonde". Brody ne force pas son talent pour le rôle et nous livre le strict minimum pour toucher son salaire. Dommage.

C'est donc un film divertissant mais dont le potentiel n'est pas exploité, comme si les scénaristes avaient eu peur de mal faire en allant plus loin, alors qu'au contraire cela aurait été bénéfique à l'oeuvre.

Bonus: le concert de James Brown envoie quand même un max !