Spoiler alert: I'm a fucking killer

Un film globalement bien sympa. Bien sûr, il est impossible de ne pas faire le lien avec Alien tant la structure narrative est similaire, aussi bien dans le fond que dans la forme ; mais cela n’empêche pas le film de s’apprécier tel qu’il est. En revanche, il a un principal défaut qui est de ne pas tenter d’exister en lui-même, d’aller au-delà de ce qu’il présente. J’entends par là son final. Clairement, ce serait mentir de dire que je n’ai pas aimé cette fin, parce que c’est typiquement le genre de fin que j’adore et que j’aurais fait.

Cependant, on essaie de nous présenter ça comme un twist, mais celui-ci ne fonctionne pas parce qu’au final, la lecture narrative empêche d’être surpris : je ne sais pas si c’est justement parce que c’est ce que j’aurais fait, mais il est évident dès le départ que

Je ne sais pas, le montage, la mise en scène narrative… Je ne vois pas comment le trouble, nécessaire pour un twist final, peut être instauré dans ces conditions. Du coup oui, on grille la fin bien 10 minutes avant, et elle est actée 5 minutes avant.

Du coup, on ne sait pas trop quel était le but du film, on a cette impression que les scénaristes sont partis sur cette fin justement comme concept de base et ont ensuite créé le film à reculons. C’est dommage, car tout le film, au final, et très bien conçus. J’ai aimé ce mélange de Gravity et d’Alien, avec un peu de Seul sur Mars dans le lot. Cela donne un mélange qui fonctionne très bien pendant tout le film, la façon dont on glisse peu à peu de la mission de routine, à la découverte scientifique, à l’émerveillement, à l’horreur puis enfin à l’espoir.

On comprend que l’ensemble est fait pour jouer sur le concept même de la quarantaine et les différents niveaux de sécurité, et comment chacun échoue l’un après l’autre. Bref, l’ensemble du film fonctionne très bien, jusqu’à cette fin qui, certes jouissive pour ma part, semble détruire tout ça. Ce que je crains fortement, c’est que ce genre de conception amène bien souvent à des suites foireuses de séries Z. Ce sentiment que ce n’est pas une vraie fin, ou du moins une fin qui ne fonctionne pas dans cette histoire. Ça tombe un peu à plat alors qu’il y avait tellement moyen de faire un truc grandiose, tout en gardant cette fin.

Après, comme je l’ai dit, j’ai globalement bien aimé ce film. Même s’il y a quelques libertés scientifiques, l’ensemble reste quand même très réalistes. J’ai aussi beaucoup aimé Calvin. Certes, pas aussi terrifiant que le Xénomorphe, mais on a vraiment l’impression d’avoir en face de nous une espèce vivante à part, extraterrestre certes, mortelle on est d’accord ; mais un organisme qui évolue et tente de s’adapter. Et puis, et c’est mon côté un peu barge qui parle, il y a quelque passage où Calvin est même trognon.

Bref, beaucoup de bonnes choses dans ce film. En fait, mis à part son final mal négocier, il y a très peu de fausses notes et il aurait pu être non pas une référence du genre, mais sans doute une œuvre maîtresse.

Sur le casting, pas grand-chose à redire. Vu qu’on est sur un huit clos, c’est assez limité et l’ensemble fonctionne plutôt bien. Ryan Reynolds s’éclate comme un gamin dans un rôle dans la même lignée de ce qu’il a l’habitude de faire et qui lui correspond bien. Jake Gyllenhaal apportera sa touche personnelle comme à chaque fois, même si ce ne sera pas forcément flagrant ni mémorable, tout comme Rebecca Ferguson. Quant aux trois autres (Hiroyuki Sanada, Ariyon Bakare et Olga Dihnovichnaya), ça fait le correctement le taff. Non, clairement celui qui vole la vedette ici, c’est bien Calvin, qui est vraiment très crédible comme organisme vivant.

Techniquement, le film est plutôt efficace. La musique restera dans le genre science-fiction horrifique, mais ira aussi chercher quelques passages bien mélancoliques. Les décors sont vraiment top, nous entraînant dans cette ISS futuriste de façon crédible, créant à la fois un lieu oppressant et rassurant. On a vraiment cette sensation d’être isolé. La réalisation et les effets spéciaux sont plutôt pas mal, notamment sur le jeu de l’apesanteur très présent et magnifiquement mis en scène. Le tout est dans l’ensemble plutôt fluide et immersif, avec notamment cette intro en plan-séquence.

Bref, Life : Origine inconnue n’est pas forcément un film original en soit, ce qui ne l’empêche pas d’être dans l’ensemble plutôt bon. Son principal défaut, c’est vraiment de ne pas avoir réussi à gérer son final et donner cette impression qu’au final, les scénaristes avaient cette idée de fin et ont ensuite construit une histoire qui, finalement, ne s’y connecte pas vraiment. C’est vraiment dommage d’avoir échoué à ce niveau là.