Avant la sortie tant attendue, ou pas, d’Alien Covenant, Daniel Espinosa, réalisateur de Sécurité rapprochée et Enfant 44, sort Life : Origine inconnue, huis clos terrifiant voyant une équipe d’astronautes confrontés à une forme de vie inconnue hostile et affamée…


C’est la bêbête qui monte, qui monte…


Bien que d’un point de vue narratif, ça reste beaucoup trop proche d’un Alien dont il s’en inspire, ce soit du vu et revu, que le développement des personnages est bien trop faible pour qu’on y éprouve de l’empathie quand l’histoire va se corser, que les décisions prisent par les membres de l’équipage soit parfois stupides, c’est du coté de l’efficacité des scènes d’action, de la tension progressive, de l’ambiance oppressante et angoissante marchant à merveille, des musiques saisissantes, et des imprévisibilités dans l’intrigue que Life se rattrape. Sans apporter un vent de renouveau dans le cinéma du genre, c’est un bon thriller horrifique de science fiction avec un coté inattendu et des effets spéciaux très appréciables.


Life met du temps à démarrer. C’est longuet et ça sonne surtout le déjà vu. Autre point dommageable : le casting pourtant riche comptant à son bord : Rebecca Ferguson (Mission Impossible Rogue Nation), Ryan Reynolds (notre Deadpool bien aimé), le grand Jake Gyllenhaal ou bien encore Hiroyuki Sanada (Ujio dans Le dernier samouraï). À l'exception du traitement des personnages interprétés par Ferguson et Gyllenhaal (vers les dernières minutes), la déception est taille pour des acteurs si brillants. Lors des premières minutes, ils ne convainquent pas, ce qui risque par la suite de porter préjudice au film. N’oublions pas que, pour que le suspense marche dans une œuvre de ce genre, il faut que le spectateur soit attaché aux personnages (tout du moins à un). On est surtout agacé par Ryan Reynolds qui nous fait du Ryan Reynolds. Sûr de lui, impulsif, balançant des blagues craignos, l’acteur ne se renouvelle pas. Le problème avec le casting vit du fait qu’aucun personnage n’est mis en avant et qu’il manque cruellement de vie. Il faudra attendre que l’équipage diminue pour qu’enfin on est de l’épaisseur chez les personnages qui restent. Pour moi c’est passé mais pour vous ?


Life va fort heureusement réussir à rattraper les erreurs de ces 15 premières minutes. Ces 15 premières minutes mal foutues où, hormis la découverte de cette forme de vie martienne, il ne se passe strictement rien sauf qu’on peut y voir de jolis plans contemplatifs de l’espace. On a vu mieux dans le genre. Même le début d’Alien, le huitième passager, qui était lui aussi lent, avait un meilleur traitement). Par la suite, tout le monde se réveille et ce, grâce au réveil de la minuscule bébête, grosse en devenir. Partant de là, le film commence enfin à devenir intéressant, ayant pour objectif premier de ne pas aller de mains mortes ni envers le spectateur, ni envers les protagonistes. N’oubliez jamais son doux nom : il s’appelle Calvin.


Là où Calvin passe, l’astronaute trépasse


Calvin, c’est au départ une adorable et inoffensive petite bestiole qui, lentement mais surement, changera très vite de visage, devenant une créature plus petite qu’un Xénomorphe (Alien) mais étant tout aussi sauvage, assoiffée de sang et de puissance, se faufilant partout, et surtout, douée d’une intelligente terrifiante. On n’a pas du tout envie de le croiser le Calvin. Une créature vicieuse, flippante, implacable et indestructible. C’est un des points sur lequel Life tire son épingle du jeu. Les exécutions des membres de l’équipage par la créature évoluant au fil de l’histoire sont choquantes, parfois longues et autant intenables pour la victime que pour nous. Âmes sensibles, s’abstenir, le réalisateur n’aura aucune pitié.


Esthétiquement, l’aspect technique de Life fait penser à Gravity, en un poil moins beau, sans catastrophes…et de chat noir. Quoique, de ce point de vue, c’est discutable. Coté mise en scène, le film s’en tire assez bien. L’action est lisible. De plus, vous aurez droit à de jolis plans séquence dans la station spatiale. Comme si vous y étiez. Techniquement beau, la tension est convenablement construite. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de voir que le schéma narratif est similaire à Alien, LA référence absolue en matière de thriller horrifique. Loin d’égaler cet icône du cinéma, loin d’apporter quelque chose au genre, Life cherche plus à esthétiser ces séquences d’horreur et de gore, tentant de poser lui aussi sa pierre à l’édifice. Ce qu’on retiendra de ce film, c’est son twist final surprenant. C’est grâce à ça que cette œuvre réussira à se démarquer de ces homologues. Quant à la dernière partie du film précédent ce twist, c’est l’émotion qui prendra le pas. Les acteurs sont à ce moment précis bien plus impliqués qu’ils ne l’étaient en début de film. Ceci réussissant à faire venir dame empathie qui se faisait désirer et, prendra un malin plaisir à jouer avec nos sentiments.


Au final, Life : Origine inconnue, est un thriller horrifique banal mais ô combien plaisant de par sa tension, son ambiance claustro, son esthétisme, ses scènes d’action, sa bande originale, sa fin et son imprévisibilité totale. Une jolie mise en bouche malgré lui, avant la sortie imminente d’Alien Covenant.

Jay77
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le 21 avr. 2017

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