Fils illégitime et (à tentacules) de Alien (1979) et Gravity (2013), cette virée à bord de l'ISS avait pourtant quelques arguments pour nous faire planer un tant soit peu. Mais c'était avant de s’abîmer les ailes dans le champ de débris de la facilité et du déjà-vu.


De prime abord, on se laisse allègrement léviter, entraîné docilement par le sentiment familier de se retrouver dans un énième huit clos à bord d'une ISS fidèle au cinéma. Maigre excitation quand on a suivi les aventures d'un Thomas Pesquet, bien réel, pendant ces derniers mois. À cet instant, un voyant rouge se met à clignoter sur notre tableau de bord fait de caractères cyrilliques. Un message y est inscrit : c'est Alfonso Cuaron depuis la Terre. Il se dit "flatter de l'hommage" mais demande "et ensuite on en fait quoi ?".


À peine a-t-on le temps d'attraper le manuel d'instruction que Ridley Scott nous glisse d'une voix suave dans le scaphandre : "Il nous faudrait aussi un équipage sympathique et représentatif de l'Humanité dont tous n'en sortirons pas"


"Bien reçu, on vous envoie ça, ISS", annonce Houston. On ne s’appesantira donc pas sur les habituelles scènes destinées à créer un sentiment inutile de sympathie du spectateur envers cette équipe de boy-scotts, plutôt lisse. On ne peut plus se le permettre car notre trajectoire nous a déjà fait dévier à la vitesse lumière vers la scène du "premier contact". Une scène relativement bien pilotée et qui est, à mon sens, la plus réussie du film sans offrir la même intensité mystique que celle du "Premier Contact" de D. Villeneuve.


"Mark Watney pour l'ISS : il s'agirait de conclure, j'ai des patates sur le feu". J'y viens. Quoi dire à part que cette fin était suffisamment prévisible pour avoir été aperçue depuis les confins de l'univers avant de nous parvenir ? Là où "Gravity" nous gâtait d'un plan finale d'une rare puissance métaphorique (c'est plusieurs fois le cas) après 1 h 30 sans turbulences, "Life - Origine Inconnue" se contente d'ouvrir poussivement le parachute et nous laisser lourdement heurter le sol.

Gaetan_Ruiz
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le 3 juil. 2017

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Gaetan Ruiz

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