Suivre le chemin d'illustres prédécesseurs comporte des risques aussi bien que des avantages. Cela permet de suivre leur exemple, et d'appliquer les mêmes recettes qui ont mené au succès. Cela oblige également à exceller et à se démarquer si on ne veut pas rester dans l'ombre de ses modèles.
Appliqué au cinéma, cela donne LIFE.


L'un des récents représentants du slasher spatial nous décrit les déboires des astronautes de l'ISS avec une forme de vie découverte sur mars, qui slasher spatial oblige, supporte mal la cohabitation avec des humains en état de respirer.


Pour commencer par le positif, Life est un film qui se laisse regarder. Les acteurs sont plutôt bon, la réalisation est efficace bien que sans grandes envolés hormis le plan séquence de début de film. Le film se déroulant en apesanteur on aurait put souhaiter d'avantage avec ça, que le film joue avec son environnement. Mais il arrive tout de même à ne pas perdre le spectateur et à garder une action claire et lisible dans un milieu où les repères du spectateur aurait put être mis à mal.
Dans la même lignée le rythme du film est plutôt bon, et déroule son action sans longueur inutiles ou déluge indigeste d'information.
Quant au contexte, on peut apprécier le fait de situer le récit dans un contexte contemporain, là ou la plupart des fils de son genre ont tendance à se situer dans un futur, qu'il soit lointain ou proche, justifiant la présence d'humains en dehors de la Terre. Cela permet de se sentir un peu plus proche d'eux, et de connaitre les moyens technologiques à leur disposition.


Je passerai outre les invraisemblances scientifiques (qu'un organisme microscopique se transforme en un poulpe tueur me semble aussi peu crédible que sa capacité à prendre plusieurs dizaines de centimètres en quelques heures/minutes) ou techniques (les blocs de l'ISS étant assemblés un à un, la fermeture du sas du labo aurait permis à l'équipage d'avoir la vie sauve.). Surtout parce qu'on ne regarde pas un film pour chipoter sur la moindre facilité prise avec la réalité, en particulier quand elle ne nuit pas à l'écriture.


Mais si la forme du film est globalement correct, l'écriture est-elle assez fade, voire morne. Le film commence par quelque chose que j'ai du mal à supporter: une voix-off d'exposition, et contiendra parfois quelque chose de pire à mes yeux: le dialogues d'exposition, où des personnages parleront ensemble de ce qu'ils s’apprêtent à faire (ce qu'ils sont déjà censé connaitre). Procédé visant à mettre le spectateur au courant des enjeux, il est également d'une artificialité finie, je regarde un film, pas un tuto youtube !
L'un des gros problème du film réside dans l'écriture de ses personnages. Le film commençant son acte 2 relativement vite, on n'a pas eu le temps d'apprendre à connaitre nos héros d’infortune. Ni leur tempérament, ni leur motivation, ni les dynamiques au sein du groupe. Là ou Alien prenait son temps pour nous présenter ses prolos de l'espace, nous attachait a eu de manière à ce que nous voulions les voir réussir dans leurs efforts pour survivre, Life nous présente des silhouettes pour lesquelles on aura du mal à avoir de l'empathie, ce qui nous empêche d'éprouver de la peine pour eux. On se contentera de les regarder périr un à un sans grand émoi, dans des scène de mort elles aussi peu inspirées, n'offrant que peu de peur, de surprise ou de tension.


Exception faite du scène du gant qui elle semble réellement inspirée et offre une montée en crescendo de la tension tout du long de la scène


Autre gros problème d'écriture du film, son incapacité à faire avancer le récit autrement que par une série de Diabolus ex Machina, intervenant à chaque fois que les scientifiques risquent de prendre le contrôle de la situation. Comme avec son cousin le Deus ex machina, ça traduit une écriture assez facile et surtout un détachement de ce qu'on voit à l'écran. Pourquoi s’intéresser au film si au dernier moment un coup du sort inattendu finira par permettre à Calvin de poursuivre son petit bonhomme de chemin.


On veut isoler le labo ? Étrangement l’incinérateur à court de carburant provoque le système anti-incendie. Étrangement les conduits n'arrivent plus à se fermer simultanément.
De simples poussées par les réacteurs empêchent l'Alien de revenir à bord ? Étrangement la station tombe en rade après trois petites poussées, quoi ils ont oublié de faire le plein depuis 6 mois ?
Et on peut continuer, la capsule qui s'ammare pile là où il ne faut pas. La capsule de sauvetage prévu pour résister à la rentré dans l'atmosphère mais dont le système de navigation casse au moindre choc, l'alien qui sait comment piloter une capsule etc. etc.


Un dernier mot sur le monstre, bien que partant sur des bases sympas : le coté "chaque cellule est à la foi une cellule musculaire, cérébrale etc." aurait put donner quelque chose d'original, ou son look d’abord ensemble adaptable à l'envie ensuite mini étoile de mer blanche, tout ça part vite à la poubelle pour donner une énième monstre à tentacule assez lambda.


Au final Life n'est pas un mauvais film, ni un bon. Sa réalisation et ses acteurs font assez de boulot pour passer le temps sans trop l'ennuyer. Mais sera probablement oublié dans la foulé. L'absence de thèmes fort, de sous-texte, et une écriture réduite au strict minimum rendront le visionnage aussi oubliable que possible.

Ardro
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le 17 août 2018

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Ardro

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