Little Miss Sunshine est le premier long métrage de Jonathan Dayton et Valérie Faris. Ce film par ses personnages aurait pu devenir un film déprimant, angoissant au possible en nous montrant des loosers première catégorie mais Little Miss Sunshine est une véritable satire d’une société de la gagne et de l’apparence. Rien chez les Hoover n’en fait une famille modèle, que tout le monde envie et jalouse. Ils ont tous des problèmes, personnels ou sociaux, existentiels, matériels. Mais justement tout le génie de ce film réside dans sa capacité à nous attacher à cette famille à nous y projeter, à nous y reconnaitre, à l’envier mais surtout à la respecter. Finalement on ne rit jamais d’eux mais de cette société qui les rejettent. Le scénario est intelligent, très bien mis en scène et renouvelle les codes du Road-Movie en nous faisant voyager non pas pour aller s’isoler dans les profondeurs de l’Amérique mais pour aller à un concours de miss en Californie et accessible via l’autoroute. Little Miss Sunshine est un film qui va au bout des choses en nous montrant une fin atypique mais extrêmement jouissive.
Little Miss Sunshine est un film entièrement axé sur ses personnages. Et chaque acteur a réussi à apporter le ton juste à son rôle. Steve Carell nous montre une nouvelle fois son sens du comique en nous interprétant un rôle un peu plus dramatique qu’à l’habitude. Le rôle des parents est merveilleusement interprété par Toni Colette dans le rôle d’une véritable mère qui tente tant bien que mal à maintenir sa famille soudée et Greg Kinnear dans son rôle de père décalé qui défend au possible cette société mais qui en est rejeté. Allan Arkin nous montre un grand-père des plus insolites mais terriblement attachant. Paul Dano joue un adolescent en crise, dans la retenue et dans l’explosion. Abigail Breslin, petite fille pleine d’illusions et incroyablement optimiste obtient sans problème le titre de rayon de soleil. Sans oublier le minibus jaune vintage membre essentiel et très représentatif de cette famille qui comme elle est tout cabossé mais nous donne le sourire, et nous permet de passer un très bon moment.
Un Road-Movie sans bonne musique n’est pas un bon Road-Movie et encore moins quand on s’appelle Jonathan Dayton et Valérie Faris et que l’on est spécialisé dans les clips musicaux. Comme on peut s’y attendre la bande originale de Little Miss Sunshine est très bonne. La Bande originale est signée Mychaël Dana qui a également participé à la Bande originale de Tideland et DaVochKa groupe de rock indépendant américain. On retrouve une touche rétro, country qui nous donne véritablement envie de voyager et qui ajoute tant à l’émotion. Mais Little Miss Sunshine ne fait pas comme les autres et se sert de la B.O. pour opposer toute la partie Road-Movie avec la partie finale et le son urbain très caricatural qui nous amène à savourer véritablement cette conclusion.
Little Miss Sunshine est un film à voir pour les amateurs de Road-Movie ou non, c’est un film universel qui s’adresse à tous et qui évoque de nombreux thèmes. C’est un hymne à la vie, à la passion, à l’amour, mais aussi à la folie. Little Miss Sunshine est un film qui ne laisse pas indifférent, on en ressort bouleversé, ému, et avec une envie de crier « je vous emmerde » à cette société du paraître et de la culture de la gagne.
pocky
9
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le 30 nov. 2012

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