Un peu refroidie par certains de mes essais chez James Gray, The Immigrant et La Nuit nous appartient ne m'ayant pas forcément transcendée, j'avais tout de même plus d'espoir quant à ce Little Odessa qui semblait être bien plus enclin à me plaire. Pas que l'histoire soit tellement différente de ce qu'il fait d'habitude, l'immigration, la violence, le crime organisé, les relations familiales, la mort sont des sujets qu'il exploite souvent (en tout cas dans les quatre films que j'ai vu de lui) mais celui-là avait quelque chose en plus.


Il faut dire que le film est séduisant, il envoûte, de par sa BO déjà, le thème qui revient le plus souvent est vraiment magnifique et presque hypnotique, très en accord avec l'univers froid du métrage et avec les origines des personnages. Le choix de placer leur histoire en hiver est aussi très pertinent, cela rappelle que nos personnages sont seuls, froids (à l'image du grand frère, tueur à gages qui semble ne rien ressentir pour quiconque, hormis quand il est seul avec sa mère, scène à la fois triste et magnifique où le fils reprend pour un moment un semblant d'humanité) et voués à une fin implacable et tragique. On pourrait dire que le film est ironique puisque le seul personnage qui semble ressortir indemne est aussi celui par qui tout arrive… Mais au final est-ce que le pire est de mourir ou de passer toute une vie seul et hanté par ses souvenirs ?


La réalisation est très belle aussi, certains plans sont vraiment magnifiques et on sent déjà la maîtrise alors que c'est un des premiers films de Gray.
Les acteurs sont aussi excellents, à commencer par le duo de tête Tim Roth et Edward Furlong vraiment parfaits tous les deux, à noter aussi la prestation de

en père parfois violent avec ses fils, dépassé par sa situation familial, essayant de bien agir pourtant.


Bref, un excellent film, à la limite du chef-d’œuvre, maîtrisé, dramatique et même tragique sans être le tire-larmes facile. A noter tout de même que ce n'est pas un film de gangster, la mafia ukrainienne est en fond de toile, les personnages y sont mêlés de près ou de loin mais ce n'est pas du tout un film là-dessus.

CarlitaDwarf
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le 10 févr. 2016

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CarlitaDwarf

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