Steven Knight est un scénariste talentueux et qui a signer son premier long métrage l'année dernière, le sympathique mais inégal Crazy Joe qui a permis à Jason Statham d'avoir son meilleur rôle depuis des lustres. Aujourd'hui il revient avec un film qui se situe à la fois dans la même veine, notamment dans la quête de rédemption du personnage mais aussi totalement différent dans la forme. Knight laisse donc entrevoir un vision d'auteur dans son écriture, qui est ici simple et ciselé mais aussi très délicate traitant des thèmes universelles telle que l'héritage, la transmission et les conséquences de nos actes avec une rare justesse. Les deux héros qu'a brodé Knight ( Joe et maintenant Locke ) sont donc très similaires dans leurs psychologies, se sont deux personnages en quête de rédemption, qui on mal agit à un moment de leur vie et qui vont faire des choix qui mettront en péril leurs équilibres mais pour faire ce qu'il estime être juste, mais là ou le premier film traitait ça comme un thriller ici on est très proche du drame psychologique sous forme de huit clôt intimiste et poignant. Le récit se déroulera en temps réel dans un seul lieu et avec un seul personnage physique ( un peu comme Buried avec Ryan Reynolds ), les autres intervenants n'étant que des voix sortant d'un téléphone. Le spectateur est donc totalement impliqué dans ce voyage très onirique grâce notamment à son personnage, Ivan Locke est incroyablement attachant et cela est du en grande partie à l'hallucinante performance de Tom Hardy. Il est d'une sobriété sans pareille et il retranscrit à merveille le parcours psychologique de son personnage en s’imprégnant avec justesse de chaque émotions. D'habitude on lui confit des rôles pour sa présence physique impressionnante mais ici c'est vraiment la puissance de son jeu qui prime, c'est un grand acteur et j'ai maintenant hâte de le voir dans le prochain Mad Max et dans ses prochains films ( The Drop et Child 44 ). Sinon le personnage véhicule aussi une forte dimension philosophique et en ça le choix de son nom n'est pas anodin mais même si cela est traité avec pudeur ça manque de matérielle car l'entreprise fini par être légèrement rébarbative, elle manque parfois d'évocations et le final laisse un sentiment d'inachevé. Par contre le film réussi à merveille à capter un instant de vie cohérent et vrai mais qui est trop minimaliste et manque parfois d'enjeux, même si le film à l'intelligence de les exposer assez vite, et il manque aussi d'ambition ( les séquences avec le père sont trop grossière et appuies trop le propos du film ce qui l'handicap ) et il fait parfois film de fin d'étude. Comme le souligne bien la réalisation de Steven Knight, la photographie est magnifique et se rapproche de l'aspect nocturne d'un Mann mais le montage est trop classique devant jonglé qu'avec trois caméra et même si la mise en scène évite l'aspect publicitaire pour une marque de voiture et qu'elle est parfois inventive, elle se révèle trop discrète et impersonnelle. En conclusion Locke est un exercice de style réussi mais pas révolutionnaire car étant trop cloisonné et n'arrivant pas à transcendé sa condition. Pour autant Steven Knight confirme son statut d'excellent scénariste mais reste selon moi un metteur en scène qui doit faire ses preuves surtout que son film à paradoxalement le même défaut que son précédent, il doit tout à sa star principal qui s'en lui l'ensemble n'aurait sans doute pas tenu la route car ici l'ennui est dissipé par le tour de force qu’exerce Tom Hardy, sans lui l'ensemble aurait été sans doute plus rébarbatif.