The end is nigh

Et pour ce soir :

Logan, 2017, de James Mangold, avec Hugh Jackman dans le rôle de James "Logan/Wolverine" Howlett.

Synopsis crépusculaire : Logan est fort vieux. Il n'y a plus de mutant (à ce qu'on dit). La moiteur du Texas l'accompagne dans sa bagnole, lui qui fait conducteur dans une semi-limousine et se cache de son passé. Son objectif est de cumuler 70 000 dollars pour pouvoir s'acheter un bateau et partir pour de bon avec Charles Xavier, nonagénaire et avec un début de dégénérescence cérébrale. Et puis, ces quelques 150 ans de vie ont usés l'esprit et Logan hésite à se rendre service une bonne fois pour toute à l'aide de cette balle en adamantium qu'il garde. Ce même métal qui commence à le ronger de l'intérieur et réduit sa guérison. Mais comme tous les projets des héros, celui-ci est mis franchement à mal quand il croise la route d'une jeune gamine de 12 ans qui partagent sa mauvaise habitude du passé d'être traquée comme il le fut, ainsi que sa guérison exceptionnelle et des griffes en adamantium. Coursier, il finit par accepter par obligation au vue des circonstances de l'emmener vers le nord et la frontière canadienne, vers un Eden dont il n'a qu'une adresse satellite. Ainsi débute ce road trip à trois dans la route du nord.

Difficile de trouver un meilleur concensus que ce Logan sur le net. J'étais pas mal hypé déjà par l'ambiance et j'avais, même si je suis l'un des rare, adoré Le Combat de l'Immortel, donc j'étais plutôt confiant sur le fait d'avoir confié la réalisation à James Mangold. Il faut reconnaître qu'il est plus à l'aise pour filmer la décrépitude que l'apogée d'homme (Coucou Cop Land !) et il sait parfaitement montrer un Wolverine usé qui ne veut plus de son passé. Et le pari était vachement audacieux, faire d'un film de super-héros un western crépusculaire avec des héros plus "western Spaghetti" que "John Waynesque" (Au passage, le film comporte des extraits de "L'homme des Vallées Perdues", ce que j'ai trouvé avec du recul étrange, car l'interprétation de Hugh Jackman me rappelle plus "Impitoyable" de Clint Eastwood qu'un film de western plus propre sur lui et manichéen). Alors, réussi ? Eh bien oui, ça marche. Au début, j'étais un peu sceptique, la première scène m'a parue peu lisible, mais au vue du contexte du personnage, j'y vois le brouillard et la fatigue du vieux Logan, donc finalement... Les panoramas sont superbes, la moiteur, la poussière et le soleil de plomb sont marquant, et les nuits menaçantes. On sent que Mad Max est aussi passé par là (plus le premier et son côté semi pré-apocalypse), voire même The Last of Us. Et l'interprétation de Hugh Jackman est vraiment top, il s'est approprié le personnage pendant 17 ans et lui dit au revoir de façon très propre. Il lui a rendu sa violence et sa rage de façon très graphique (au passage, il en trucide du mec, avec tout de même deux décapitations !) et parvient à être réellement touchant. Quant à Laura, l'interprète est fort efficace, elle dégage d'ailleurs dans le regard et l'air en général un style rappellant Mercredi Adams/Christina Ricci.

Bref, Logan, ça prend pas mal au tripe, et ça me rappelle finalement le poème d'Interstellar :

"N'entre pas docilement dans cette douce nuit.
Le vieil âge doit gronder,
tempêter au déclin du jour.
Hurler, hurler
à l'agonie de la lumière.
Si le sage sentant la fin
sait que les ténèbres sont justes
car ses mots n'ont point forgé de foudre,
il n'entre pas docilement dans cette douce nuit."

PS : Une chose qui m'a cependant semblé étrange mais qui doit s'expliquer par les autres X-Men : Pourquoi Logan a des griffes en adamantium alors qu'elles ont été coupés à la fin du Combat de l'Immortel pour devenir ses os ?