Près du toit, un chat de gouttière

Parfois, l'ogre américain a un bon flair pour dénicher des films d'animation intéressants (hors Ghibli ou production confirmée). J'espérais que "loin de moi, près de toi" serait agréable. Mais, pour faire simple, à la sortie de cette séance netflixienne, je suis un smiley neutre, je vais oublier vite ce que j'ai vu.

Miyo est une jeune collégienne un peu délurée, énergique et rayonnante amoureuse d'un jeune ptit gars discret, Hinode, qui ne la regarde pas. Pourtant, grâce à un masque magique, elle se transforme non pas en Jim Carey mais en un chaton mignon que ce fameux Hinode semble apprécier...

S'il y a une chose que je ne supporte pas quand on fait un anime, qui plus est sous la houlette de Netflix (j'imagine qu'ils ont mis quelques dollars ou qu'ils l'ont acheté au rabais), c'est de produire certaines scènes d'aussi mauvaise qualité. La perspective des rues, quand Miyo est en chaton, est d'un n'importe quoi hallucinant. L'animation semble louper plus d'images qu'un vieux PC qui ferait tourner PUBG en 4k. Alors ok, y'a deux trois effets visuels sympas, de la lumière cache misère, mais franchement... c'est assez peu pour remonter l'ensemble. Le chara design est correct cependant.

Quelques chansons et morceaux adaptés, un ending qui me paraît oubliable et sans relief. Meh. Ou plutôt miaou, mais méga discret.

Belle idée que l'histoire, mais bon... notre ami le chat vendeur de masque a certainement un but. Soit je suis stupide, soit j'ai rien pigé.

Mais bon admettons c'est une sorte de psychopathe chat qui vend des masques à des collégiennes. C'est ultra chelou, la police laisse vraiment traîner n'importe qui dans les rues, si ça avait été un chat noir il aurait été battu par les flics. Mais bon admettons, suspendons la crédulité, j'ai envie de dire que le principe de base tient la route, mais ce que le film raconte me paraît douteux. Il y a un côté à vouloir faire du Miyazaki là dedans sans oser partir en délire absolu et en vrai caricature ou critique comme le fait le maître. Ici, ben la seule chose qui ressort de l'animé, c'est qu'il faut se dire les choses. Ok, mais ce sont des collégiens... ça matche pas. A leur âge on est cons, et on ne comprend pas à mon humble avis le sens de tant de choses après un périple comme ça. Tout va vite, trop vite. En fait ce film démontre que, dès qu'une personne est un chat, elle souffre de problèmes psychologique et peut changer d'humeur et d'avis en 2 minutes chrono plus vite que la Redoute. Même si c'est touchant, même si c'est mignon, les personnages n'ont aucun côté attachant, aucun charisme. C'est très très difficile de se mettre à leur place, (quoi que vous en pensiez j'ai eu plus d'empathie pour Sakura Card Captor que pour eux, comme quoi!) et dès lors qu'on a pas d'empathie pour les personnages... la miyonnaise ne prend pas. Après des chats poivrots dans un bar, je plussoie, bon point car les chats ne sont bons qu'a fumer des pétards et à claquer leur pognon au baby-foot.

Mon avis est un peu sévère je le conçois, mais comme tout avis ou toute croyance, c'est un ressenti par rapport à mon expérience de l'animation. En fait je me disais que l'idée pouvait être très mignonne, elle est un peu gênante certes (c'était prévisible et donc ça ne gâche rien) mais elle manque totalement d'étincelles! C'est trop léger pour être intéressant. On ne mets pas une musique plus emprunt d’émotions pour marquer le moment émouvant, on n'écrit pas ses persos aussi prévisibles et aussi peu crédibles. Beaucoup de choses sont à revoir, mais je pense qu'il pourra plaire à un public qui veut un film sans aucune attache, sans que l'on en souffre ni rien. C'est un film neutre, un divertissement, et c'est parfois la seule chose que l'on attend d'un film. Mais "Loin de toi, près de moi" est loin de me plaire.

N.B: je précise que je n'ai pas été emballé car c'est un film pour ado trop marqué "ado" pour moi. J'ai pas les codes pour l'apprécier et le film ne cherche pas à en donner à un spectateur comme moi.