En 1954, en Algérie, un professeur français d'origine espagnole est contraint de convoyer un homme qui a tué son cousin dans la ville la plus proche, sans se douter des dangers des terres algériennes ni des soldats aux alentours.
Tiré d'un livre d'Albert Camus, la principale originalité du film est de très bien tirer parti de son univers cosmopolite ; un acteur français, un autre américano-danois, dans des terres d'Afrique du Nord où on entend parler comme langues l'arabe ou l'espagnol, et des compositeurs australiens. Tout cela donne quelque chose d'assez inédit dans le cinéma français, comme si le film venait d'ailleurs.
Certes, c'est le parcours classique de deux hommes que tout oppose durant le trajet, mais que les épreuves vont rapprocher, mais c'est fait avec pas mal de subtilités, avec des décors algériens somptueux, qui évoluent en même temps que les conditions météo.
Les deux acteurs principaux sont également très bons, Reda Kateb et la surprise d'entendre Viggo Mortensen parler un français impeccable. Pour le clin d'oeil, on retrouve dans un petit rôle Nicolas Giraud, héros du premier film du réalisateur, Nos retrouvailles.
Même si le film n'a rien de révolutionnaire dans son histoire, Loin des hommes est un film très soigné, et David Oelhoffen est décidément un réalisateur à suivre.