Après moultes aventures de production dont Gore Verbinski (le mec s'appelle GORE quand même!) se serait bien passé, il accouche enfin de son Lone Ranger. C'est un peu incompréhensible que Disney ait mis autant de temps à accepter vu qu'on se retrouve bien là face à Pirates des Caraïbes sauce Western. Mais plus du côté du premier opus que des suites gerbantes, avec un Johnny Depp qui parvient à varier un minimum la formule et son rôle plus en "retenue" que Sparrow et une imagination toujours aussi foldingue par moment. Et c'est là que ça devient intéressant : même si le récit se trouve plombé par des flash forwards impromptus et un petit ventre mou (la logique narrative de la relance totale des enjeux à une heure et demi de film quand il aurait pu prendre fin), The Lone Ranger possède cette fantaisie propre à Disney qui le rend hautement sympathique.
Certaines scènes sont un régal d'univers (le village cinglé de Bonham Carter), le duo fonctionne plutôt bien, le héros est assez sympathique dans sa "gaucherie" occasionnelle (qui rappelle celle d'un John Carter) et PUTAIN DE BON SANG DE BONSOIR, la grande scène d'action finale de 20 minutes est un modèle de scénographie avec ses deux trains qui se croisent et s'entrecroisent en s'en mettant plein la gueule. D'ailleurs, cette ultime réjouissance, qui pétarade à fond les ballons sur le réjouissant générique de la série (The William Tell Overture de Rossini), convoque l'esprit fun et trépidant d'un Indiana Jones dont elle partage bien des similitudes avec les chariots du Temple Maudit. On a vu pire comme modèle.
Bref, c'est fun, par moment très spectaculaire et Verbinski oblige, la photo dégaine plus vite que tes mirettes.
Pour un blockbuster estival, contrat rempli !
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