Entre les prédictions, le système de notation aux Etats-Unis, les prévisions, les "on dit"...TOUT concourrait à faire de ce film un "flop".
Finalement, le "bide" n'était en rien une prophétie auto-réalisatrice. A force de le crier à corps et à cri, à force de matraquer la déception liée à ce film, forcément...De fait, au moment de prendre son ticket, avant d'entrer dans la salle, un sentiment de "tant c'est vrai, ce film est un four" ou "suis-je maso?" m'a brièvement traversé l'esprit.
Après 2h et quelques, ce sentiment s'est vite dissipé. Emmené par une bande-son de l'incontournable Hans Zimmer, porté par un tandem efficace, on se pince en se disant "me suis-je trompé de salle?". Alors, en faisant le bilan, en cherchant les forces et faiblesses du film, forcément c'est au niveau du scénario que ça flanche.
Que nenni! Et pourtant l'équation était simple: Disney + Depp + "Rêve Américain" = aller-simple vers l'auto-congratulation, l'auto-satisfaction, la glorification (encore...) du mythe...Sauf que le film ne s'aventure aucunement sur ce terrain. Plus nuancé, sans être outrancier, plus mesuré, sans pour autant être dans le procès à charge, Lone Ranger expose de manière plus "neutre" la construction de la nation américaine: point ici de méchants indiens, encore moins d'évocation de la "mission" des pionniers (apport de la civilisation, du progrès aux indiens...). Non, ici les considérations sont plus terre-à-terre: il est question de construction, d'ordre, du pouvoir financier, de propriété (avec tout ce que cela engendre comme obligations et problèmes), de peur...
Est-ce-que cette approche sous un nouvel angle suffit à expliquer l'échec (relatif) de ce film? On peut se poser la question tant ce film, sous ses intentions de divertissement/film à pop-corn/cavalcade, secoue les "certitudes" et "repères" cinématographiques inhérents au "rêve américain". Comme si évoquer les multiples facettes du libéralisme (au sens économique mais aussi philosophique) relevait du sacrilège.
Aujourd'hui il m'est encore difficile d'expliquer les raisons de cet acharnement. On sort de ce film un peu pataud, presque coupable d'avoir apprécié la prestation du casting, l'histoire du film et son rythme échevelé.
RaZom
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le 7 juin 2014

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