L’idée de Disney était simple : faire revivre Jack Sparrow de Pirates des Caraïbes dans un film de western. Le studio s’est sûrement dit que le public d’aujourd’hui, toujours de plus en plus con et avide de néant, n’y verrait que du feu. Il s’est dit qu’avec le retour de Gore Verbinski et Johnny Depp, déguisé en indien pour tromper l’ennemi, les dollars couleraient à flot avant qu’on ne se rende compte de la supercherie… Mais le public n’est pas tombé dans le panneau. Cette fois, le public ne s’est pas fourvoyé. Il a esquivé le film comme la peste, et Disney a du rayer le mot « western » de sa liste comme elle venait de rayer « Mars » une année plus tôt. Véritable four au box-office, Lone Ranger se ramasse en plus des critiques peu élogieuses à son égard, et reste campé dans une réputation de « Pirates des Caraïbes de l’Ouest ».


Et qui pourrait dire le contraire ! Un héros allumé, des personnages principaux en querelle constante, un méchant qui se travesti sans raison, un animal étrange, un final ébouriffant… Les rouages de Pirates des Caraïbes sont flagrants, alors qu’on parle de Lone Ranger. Un manque d’imagination ? Une facilité ? Un aveu de faiblesse ? Rien de tout ça. Gore Verbinski propose son cinéma à lui, tout simplement. Un cinéma qui tente de se démarquer (et réussi, au passage), en mélangeant de l’épique et du burlesque, teinté d’un univers barré comme on en retrouve rarement dans les films à budget indécent.


Mais ça, le public ne l’a pas pris en compte dans son équation bidon de Disney + Depp = copie de Pirates. Et donc au final, s’est fait avoir. Il est passé à côté d’un spectacle certes non dénué de défauts mais franchement particulier. Car grâce à la folie douce de son réalisateur (des exécutions de sang froid, une introduction improbable, des scènes s’éloignant de l’image proprette de Disney), Lone Ranger n’est pas un blockbuster comme les autres. Sa façon de raconter l’origin-story de son héros, sa romance gentiment écarté du bazar, le background méchamment travaillé (mais poussif) du sidekick : tout respire la « singularité ».


Le tout enveloppé dans une technique quasi irréprochable. Des décors majestueux (les plaines du far-west, les gigantesques canyon…) aux images iconiques du genre (des Rangers dans la poussière sous un soleil plombant,) en passant par une virtuosité agréable (sa poursuite finale), Verbinski est loin, très loin d’être un manchot. Ajoutez à cela un casting réussi (oui, Johnny Depp fait le foufou grimaçant, ce n’est pas une surprise) et on obtient un excellent moment.


Ce qu’il faudrait maintenant au réalisateur, c’est se séparer des scénaristes Ted Elliott et Terry Rosso. Car de grosses facilités persistent dans leur style, et souvent étale leur sujet dans des passages franchement inutile. Alors si en plus le spectateur n’adhère pas au ton décalé du film, les deux heures et demi proposées peuvent devenir un véritable calvaire…


POUR LES FLEMMARDS : Loufoque et généreux, Lone Ranger est un incroyable divertissement, certes un peu trop long, mais reste une percutante origin-story d’un Héros, bien acidulé par son réalisateur Gore Verbinski.


Critique sur Le Ciné des Flemmards

Djack-le-Flemmard
7

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le 4 juil. 2016

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