Mi figue du futur, mi raisin du présent

Dans le futur on sait retrouver les coupables de meurtres facilement mais pas les machines a voyager dans le temps clandestines. De ce constat un peu bancal est bati l'histoire de "Looper" qui, non content de se lancer dans le thème casse gueule du voyage dans le temps, y superpose également la télékinésie. Réalisateur ingénieux, Rian Johnson prend le partie de ne pas trop théoriser ces deux concepts afin de ne pas se prendre les pieds dans le tapis. Ce n'est pas bête mais n'empêche malheureusement pas les incohérences (Les mutilations de Seth jeune ne devraient elles pas impacter sa vie?) et laisse beaucoup de points en suspend. (Comment la mafia sait elle que la boucle n'est pas conclue? Ou sont les flics?) Mais surtout cela pose un problème majeur, "Looper" se veut "intelligent", et non un simple divertissement qui miserait tout sur les scènes d'actions, et ces abstractions ont pour conséquence un manque de matières pour un film de près de deux heures. Du coup le résultat est pour le moins étrange, pas forcément raté mais assez inégal. Un mélange entre un Akira et l'armée des 12 singes, un mille feuilles dont les différents aspects du film se superpose sans trop se mélanger.