La boucle est bouclée

S'attaquer au voyage dans le temps au cinéma révèle déjà d'un projet casse-gueule, puisque d'une part, le postulat de départ semble impossible et qu'ensuite, il faut parvenir à éviter un maximum d'incohérences.

Rian Johnson n'a peur de rien et décide pourtant de s'attaquer à ce projet. Sauf que le cinéaste propose d'une part un scénario plutôt original et surtout, il fait du côté science-fiction de son film un point d'appui plutôt que le point central.

D'emblée, notre homme parvient à créer un univers bien à lui et tout aussi original, appuyé par une bande-son qui en vaut franchement la peine. Les dix ou quinze premières minutes permettent à notre personnage principal de bien poser l'histoire et d'expliquer ce que font les loopers et qui ils sont. Ce qu'il y a de bien, c'est que cet univers futuriste me semble extrêmement plausible. Pas de voitures volantes ou de cités démentielles grimpant très haut dans le ciel. 2044 et même les échos de 2074 semblent donc réalistes.

Outre cela, le film joue sur plusieurs genre entre la science-fiction, mais aussi l'action ou le western. De plus, les quelques séquences de télékinésie ou avec le gosse sont foutrement bien foutues et en foutent plein la vue. De manière générale, la mise en scène est assez réussie, sauf que Johnson se complique la tâche par moments. En effet, il y a des moments où le spectateur peut sembler perdu, notamment en plein milieu de l'oeuvre. Pour le reste, le film suit quand même les traces de Terminator tout en trouvant sa voie.

Le final est plutôt réussi, bien que n'évitant pas forcément certaines incohérences par rapport à l'histoire que notre homme a créé. On notera toutefois que Joseph Gordon-Levitt est décidément un acteur qui monte et que Bruce Willis retrouve un rôle enfin digne de ce nom et qu'il l'accomplit avec brio. On notera aussi que le gosse fout sacrément les jetons et le rôle tenu par Jeff Daniels, en membre de la mafia. Un très bon divertissement.