Loose Cannons
Loose Cannons

Film de Bob Clark (1990)

Avant qu’il ne commence à endosser les rôles de méchants mémorables, Gene Hackman était surtout le héros au grand cœur, le flic bourru qui parle comme un charretier. Et alors qu’il tourne Mississippi Burning, faisant pour le coup équipe avec Willem Dafoe, voilà qu’il alterne la même année avec Dan Aykroyd pour un vrai buddy movie, l’un des rares genres auxquels il n’avait pas encore touché. Hélas, le résultat mis en scène par Bob Clark (Porky’s et sa suite, Christmas Story) frôlerait presque la catastrophe…


Pourtant en grande partie scénarisé par le grand Richard Matheson et son fils, Loose Cannons tente d’être foncièrement original en collant dans les pattes de notre flic bougon une sorte de Sherlock Holmes à la logique imparable mais qui souffre de dédoublements de personnalité lorsqu’il est confronté à de la violence. Une riche idée malheureusement exploitée à la truelle, Aykroyd s’empêtrant dans des situations plus grotesques que rigolotes, mal torchées par un Bob Clark pantouflard qui, non content d’être incapable de dynamiser son film d’action correctement, n’arrive jamais à rendre le duo attachant.


Ce n’est donc pas réellement le scénario plutôt attirant (nos deux flics doivent retrouver une vidéo compromettante où un actuel candidat à la chancellerie allemande avait fait une partouze avec Hitler) ou les quelques situations explosives qui font blesser le bât, c’est surtout dans son traitement finalement pas très avenant et surtout ses gags, volatiles et sans finesse. Il faut voir ce pauvre Gene entourlouper un chaud lapin, dont la copine réveille l’immeuble avec ses orgasmes, à grand coup de « je suis du Département Santé, je vous empêche d’avoir des relations sexuelles jusqu’à ce que vous ayez un préservatif. » Tu parles d’un malaise.


Ainsi, à part quelques imitations pas terribles de Day Aykroyd interprétant le Capitaine Kirk, Butch Cassidy ou Bip-Bip, rien ne viendra nous graver la rétine, ni la musique de Paul Zaza ni le ton finalement trop sérieux adopté par le réalisateur, justifiant l’échec du film au box-office américain en 1990 (le film a été tourné deux ans plus tôt, à croire que quelqu’un ne voulait pas que le film sorte) et sa sortie française directement en vidéo.

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Créée

le 25 juin 2020

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