Gosling livre un premier film plutôt prometteur bien que présentant quelques défauts. Le faisant remarquer lui même dans ses interviews, son premier long métrage en temps que réalisateur est très inspiré du travail de Nicolas W Refn ou de celui du grand David Lynch, entre autres. On reconnait notamment l'utilisation de couleurs criardes, de la symétrie, le basculement du cadre et des fois même la combinaison de tous ces artifices ! Ce travail bien qu'abouti concernant l’esthétisation ne suffit cependant pas toujours à livrer un message clair et puissant.
L'angoisse se mêle à l'ambiance générale, qui est tout entière celle des aventures oniriques de jeunes gens abandonnés dans une atmosphère lourde et fantomatique. La ville désertée et défigurée ne manque pas de séduire, de ce point de vue le film est une réussite; les lieux sont tous plus poétiques les uns que les autres, chacun étant la représentation d'une idée, d'un concept. L'une des plus belles trouvailles reste à mon sens le théâtre des atrocités où le gore suffit a nourrir les appétits les plus primaires d'une foule de gens perdus, comme déjà morts.
Le jeu de certains acteurs est remarquable, Christina Hendricks en mère de famille fauchée et mystérieuse, mais aussi Ben Mendelsohn en véritable salopard, sans parler de la présence de Reda Kateb qui représente l'espoir, l'altruisme et qui semble être la preuve que rien n'est perdu ! La folie très prononcée de Bully joué par Matt Smith est elle aussi assez surprenante.
Pour conclure ce film est une bonne surprise, qui souffre cependant d'un manque d’identité, néanmoins c'est assez prometteur pour un premier film et je suis pour ma part impatient de connaitre l’évolution de ce jeune réalisateur !