La nuit, je mens.
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le 16 févr. 2014
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Je dois avouer que j'ai du mal à comprendre pourquoi tant de succès, ai-je manqué quelque chose ?
Lost in Translation a réussi à m'agacer et m'ennuyer en tous points.
La manière dont est montrée le Japon est complètement caricaturale, voire moqueuse, bien dommage pour un film contemplatif qui aurait pu montrer beaucoup plus d'un pays aussi riche !
Au lieu de ça, on a juste droit aux complaintes redondantes de nos deux protagonistes qui se lamentent de leur vie au Japon, ce avec quoi j'ai du mal à compatir quand on voit le statut social de ceux-cis. Non pas pour invalider leur peine mentale, mais je trouvais qu'à un niveau personnel ressentir de la compassion pour deux riches blancs qui vivent une vie confortable au Japon et se pleignent de la moindre inconvénience ou de la moindre différence de culture parce que "ouin c'est pas comme l'amérik", ça m'a paru très difficile et m'a rendue les deux personnages très antipathiques.
Ce sont d'ailleurs, bien les seuls personnages vraiment mis en scène en tant que personnages dans le film, les autres n'étant là que pour servir leur rôle de mari ou de femme, de "japonais numéro 1" ou de "barman numéro 2"... Mais passons.
Mon plus gros problème a été la manière dont leur "aventure" a été amenée. Deux étrangers trompent leur mari/femme dans un pays étranger en l'absence de leur conjoint, jusque là rien de bien original. Cependant je n'ai pas eu l'impression un seul instant le jeu d'acteur me convaincre que cette relation en valait la peine, j'avais l'impression de voir une jeune femme rencontrer un prof et discuter philosophie avec lui mais rien de plus. Pire, pas une seule fois on ne voit l'un ou l'autre avoir essayé d'arranger les choses avec leur conjoint. La complicité non-existente et la différence de caractère entre le personnage de Scarlett et son mari sont si omnibulantes qu'on se demande pourquoi elle ne se sépare pas de lui au plus vite ou essaye un temps soit peu d'avoir une discussion avec lui, on a affaire à un personnage passif qui encore une fois se lamente d'une situation face à laquelle elle n'agit pas du tout. Pire pour le personnage de Bill Murray qui, pour moi, aurait pu exploiter un conflit bien plus réel d'un père lassé par la vie de famille, mais pas une fois il implique avoir déjà discuté avec sa femme de leur situation. Sa passivité laisse croire qu'il vaut mieux rester un mauvais mari et père plutôt que de quitter sa femme et ses enfants officiellement. Vaut-il mieux tromper que d'assumer ses sentiments publiquement ?
Bref, la passivité des personnages face à leur situation me laisse peu croire que j'assiste à un dilemme interne chez chacun d'entre eux.
Je comprends en quoi le film n'a pas l'ambition de faire croire en leur relation, et se veut certainement juste observateur d'une aventure de tous les jours; mais encore là j'y ai vu si peu de fougue, si peu de passion, si peu de complicité, que je n'ai pas su prendre parti pour leur aventure interdite. Je n'ai apprécié aucun moment du film mais j'y croyais jusqu'au bout en me disant qu'il pourrait toujours y avoir un twist, ou un approfondissement de la caractérisation, mais rien.
Esthétiquement et artistiquement, rien de notable, ça reste très paresseux et simple. Ce n'est pas moche et ça aurait peut-être suffit si seulement l'histoire se suffisait à elle-même.
Au final, j'ai eu l'impression d'avoir regardé un concentré de vide en boîte américain avec ni fond, ni forme, mettant en scène des personnages sans saveur, bref, presque deux heures d'ennui total.
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le 6 mai 2020
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