Si l'on évoque les sirènes au plein milieu d'une conversation, deux visions s’affronteront souvent. Ceux qui pensent directement aux êtres fabuleux mais terrifiants de l'Odyssée, dont les chants plongent dans la torpeur quiconque les entend... Et ceux qui restent bercés par la douce, belle et américaine Petite Sirène Ariel.
Entre en scène aujourd'hui l’héroïne éponyme Lou de Masaaki Yuasa, qui mélange les deux genres. Lou est mignonne, douce et enthousiaste comme chez Disney, et si son chant n'endort pas comme chez Homère, il plonge ses auditeurs dans des danses déchainées et incontrôlées. Impossible de ne pas s'attacher à cette créature attendrissante, dont la naïveté (elle souhaite être amie avec tout le monde ! ) et l'apathie lui causeront bien des ennuis. Des ennuis qui la lieront à l'autre héros du film, l'adolescent Kai, fan de musique et auteur-compositeur à ses heures perdues, un peu trop solitaire et renfermé sur lui-même. La relation entre ces deux personnages constitue le véritable moteur de l'histoire, et l'on ne peut être que touché par l'amitié qui se noue entre nos deux protagonistes, et qui leur permettront de sortir - chacun à leur manière - de leur cocon.


L'autre point important de Lou et l'Ile aux sirènes est son esthétisme, à la fois visuel et auditif. L'image colorée, flashy, voire un brin psychédélique a de quoi décontenancer. Encore davantage quand réalisme et féérie se rencontrent, quand les styles graphiques se mélangent et s'assemblent au fil des innombrables mélodies rythmées. Mais il est indéniable que ces choix artistiques apportent du cachet à l’œuvre, et la rendent unique.
Personnages secondaires tantôt sympathiques, tantôt attachants, humour extravagant et créatures issues des plus improbables rêves participent également à construire l'identité du film, et à charmer son spectateur.


Conquis pendant les deux tiers du film, j'émettrai davantage de réserves sur le dernier pan de l'histoire, dont le climax pourtant bien construit jusque là, finit par partir dans tous les sens... et en queue de poisson, si je puis me permettre l'expression.
Certains diront que c'est là justement une nouvelle fois la force représentative de Lou et L'Ile aux Sirènes : nous surprendre, dépasser les limites de la raison, et nous inviter à se balancer au rythme d'une invraisemblable mélodie farfelue.

Florent-L

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