"What is your ultimate fantasy ?..."

Au cœur de toutes les controverses, Love a le mérite fascinant de poser son parti-pris frontal au carrefour de son récit et de sa forme. Au bout de deux heures lancinantes et électriques, un seul motif restera cohérent : l'œil. Sur des airs musicaux de John Carpenter, maître de la caméra "présence", ce thriller amoureux guindé de moultes galipettes fusionne avec le regard de son protagoniste principal, jeune cinéaste égocentrique et naïf qui rêve d'un film fait de larmes, de sang et de sperme, naviguant en capitaine abandonné dans ses souvenirs avec son ex-compagne : Noé plonge brièvement chaque cut du film dans le noir, tel un clignement d'œil, mécanisme subjectif perturbant mais essentiel à la palpable mélancolie carmin qui suinte du métrage, jouant sur le rapport des images, la confrontation des temporalités, l'inhérente douleur du souvenir. Le jeu perfectible des acteurs, la multiplicité vertigineuse des scènes de sexe ou la tendance à l'auto-référence n'arrivent jamais vraiment à perturber le fonctionnement du drame intime qu'est avant tout Love, découvrant frontalement les corps pour progressivement construire la puissance charnelle du dernier plan, conclusion écarlate d'un toxique cauchemar éveillé.


http://shawshank89.blogspot.fr/2015/08/critique-love-3d.html

MaximeMichaut
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le 22 août 2015

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