Misogynie à part...

J'ai vu LOVE, hier.

Le film ne parle pas de sexe, ni vraiment d'amour. Il parle de Gaspar Noé, de son sexe à lui. On ne suit que le protagoniste principal, l'homme. Ce sont les doutes d'un homme. Un homme pathétique. Il pleure parce qu'il a perdu la femme de sa vie en mettant enceinte une autre fille. Jamais, il ne s'excuse, jamais il n'a tord. Alors il pleure, pas parce qu'il a fait le con, mais parce qu'elle est partie. Ses pensées profondes ressemblent certainement à celle d'un gars ayant fait les anges de la téléréalité.

Les femmes n'ont aucune place dans le film. Ce ne sont que des "salopes", des vagins qui alternent. Les doutes des femmes, leurs questions sont absents. Leurs désirs sexuels, les orgasmes féminins, n'existent pas. Les hommes sont divers (beau, moche, jeune, vieux), les filles sont toutes superbes. Lorsqu'une femme parle de son désir, ce n'est que pour mettre en scène un fantasme masculin.

La réalisation eh bien, c'est un style. La musique, moyenne, parfois mauvaise. Classique ou Electro, je trouve que cela souligne mal la volupté. Les dialogues manquent de profondeur et se répètent inlassablement. Le film est trop long, il alterne les scènes de sexe, froides, avec des scènes flash-back plates.

Peut-être que Noé essaye de choquer, mais son sexe n'a rien d’extravagant, sa manière de le filmer, en plan fixe, n'est pas loin d'un gonzo Jackie et Michel, avec moins d'émotion. J'ai vu bien d'autres films traitant de la sexualité, Tokyo Décadence de Murakami, Love Actually Sucks de SCUD, Fantasmes de Jang Sun-Woo, Faiblesses de Nicolas Giraud, Une Adolescente de Okuda, et tous ces films, mêmes parfois mauvais, sont meilleurs que LOVE, très prétentieux pour pas grand chose. Il y a des tonnes de bonnes sex-tape sur le web, de vrai couples, qui se filment pour de vrai, qui filment leurs vrai amours, leurs vrai orgasmes, le dépassements d'eux-mêmes en faisant l'amour sur la toile, en lâchant prise. LOVE n'en est qu'un ersastz.

Au moins il aura tenté. La prochaine fois, il ira au bout de son concept.