Le film de Gaspar Noé s’applique a montrer et a tout montrer, les détails, les émotions et même les éjaculations. L’œuvre est servie par des interprètes qui souhaitent faire du mieux qu’ils peuvent pour que la caméra sois assez souvent sur eux. Gaspar Noé a du talent mais ne peut s’empêcher de filmer des choses qui quelques fois ne sont pas tellement utile à l’histoire. Love sais tenir le spectateur. Qui au fur et a mesure du film atteint une maturité. Noé a su subvertir les traditionnels fantasmes masculins et les démonte un à un pour que le final du film sois violent, triste et assez mémorable. Certes, les dialogues sont parfois naïfs et on note des longueurs, mais la force de ce drame érotique réside dans sa manière de s’inviter dans une intimité pour y saisir une vérité nue de sens, d’esprit, de philosophie et d’amour. Le film a été présenté en séance spéciale de minuit au festival de Cannes 2015. Le film fut très applaudi à l’is­sue de la projec­tion, et n’aura fait, n’en déplaise à son navrant teaser, ni “bander les mecs”, ni “pleu­rer les filles”, mais offert une capti­vante histoire d’amour et de doutes. Le film n’est finalement pas le choc espéré, la sensation de déjà-vu du script et sa surenchère maladive éclipsent parfois une mise en scène toujours aussi éclairée. Noé a toujours fait des films noirs. Ici c’est un film noir mais absolument pas violent comme il a pu le faire pour Irréversible, Carne, ou encore Enter The Void. Le film est noir dans sa vision morale. Le film raconte à rebours une histoire d’amour, de la flamme à la fumée. Faux porno, vrai mélo où « tout est bon qui est excessif ». Il est possible de considérer ce film comme un excès de plus pour Noé. Mais cet excès apporte la réflexion donc est ce vraiment un excès ? Le film est d’une simplicité et d’une beauté désarmante. C’était le film sulfureux présenté comme tel au festival de Cannes, avec des scènes de sexe non simulées, par des acteurs non professionnels. Mais il y a bien plus que ça dans cette chronique de Gaspar Noé. Le nouveau film de l’éternel enfant terrible Gaspar Noé impose son romantisme charnel gonflé à la 3D. Noé démontre une fois encore qu’il est, sans conteste, un metteur en scène brillant à l’univers violemment intimiste. “Love” est un film sincère et déroutant, tour à tour maladroit et extrêmement beau, mais qui témoigne d’un amour romantique de Gaspar Noé pour la vie et le cinéma. On peut être surpris, voire choqué par certaines images, mais il se dégage de cette tranche d’existence intimiste davantage de mélancolie que d’extase sulfureuse. Et certaines séquences magnifiquement filmées. Le goût de Gaspar Noé pour la provocation ne doit pas cacher son talent ». On regrette que ce film, habité, audacieux et puissamment composé jusque dans ses défauts, se laisse contaminer par un élan métaphysique trop replié sur soi. Ni provoc’, ni trash, « Love » est une puissante expérience de mélancolie et de douceur ultime. L’utilisation de la 3D, transformée en argument platement promotionnel d’un porno immersif, n’est jamais aussi belle que lorsque Noé se contente de caresser d’une manière assez particulière ses personnages. »Love » est plus proche de « Nymphomaniac » de Lars Von Trier que de Marc Dorcel. Peu importe que certaines scènes aient été simulées et d’autres non. Ce qui compte, c’est que ces séquences sont magnifiquement filmées, le plus souvent en plan général. Si le film a reçu une interdiction aux moins de 16 ans en raison de ses scènes de sexe non simulées, il s’agit avant tout d’une merveilleuse histoire d’amour, celle d’un jeune couple qui s’adore et se désire avant de se déchirer. Un film a voir ! L’amour permet a tout le monde de comprendre des choses sur soi. Et le film de Noé demande une réflexion ! A voir absolument !

ClemOdra
9
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le 13 déc. 2015

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