Le cinéma de Sono Sion ne me laisse pas insensible. Transgressif, surréaliste, déjanté, voilà quelques mots qui pourraient décrire ce drôle de melting pot qu'est Love Exposure.
Love exposure c'est donc l'histoire de ce jeune Yu qui perd sa mère qui lui laisse comme souvenir une petite vierge en porcelaine. Un décès précoce et inattendu qui va faire basculer le tandem père-fils. Le père se réfugie dans la religion catholique et deviens curée, n'ayant d'attrait que pour la croyance ce dernier oublie peu à peu son fils qui pour garder le peu d'attention que son père lui accordait par le biais de confessions devint un voyou, un pêcheur, un pervers. Jusqu'au jour où Yu fit la rencontre de la fameuse Marie, jeune femme ressemblant étrangement à la statuette de sa défunte mère. Il tombe amoureux.
Et c'est là que le film commence vraiment, le titre apparaît au bout d'une heure de spectacle. Et dès lors c'est avec une énergie peu commune que l'histoire se forme par le biais de sous-intrigues, puzzles de la vie de nos protagonistes. Un drôle de patchwork, entre croyance, perversion, secte et amour. Un mélange peu commun porté par une candeur et une légèreté surprenante, empruntée aux teen movies. Love Exposure parle d'amour, d'un amour plus fort que la folie et les tourments et tout n'est que prétexte à nourrir cette relation.
Love Exposure c'est 4 heures de folie, de non sens, de perdition, de comédie adolescente, de drame, d'amour, de mort. On ne sait plus que quel pied dansait mais on se laisse guider dans cette drôle de danse par un Sono Sion visiblement très inspiré. Et même si la chorégraphie manque parfois de subtilité, elle reste indubitablement puissante et sincère. Ce sont donc quatre heures qui passent à grande vitesse.
L'ensemble est bien emmené, parfois un peu sibyllin mais relativement efficace. La bande originale est par ailleurs très prenante avec en tête de liste le Bolero de Ravel ( https://www.youtube.com/watch?v=7aXwTPQQ1_U ) et si tous les acteurs sont bons, j'avoue volontiers avoir eu un coup de coeur pour Hikari Mitsushima -Comment ça je ne suis pas le seul ?! - ...
Love Exposure ne plaira pas à tout le monde, c'est certain. Le plus perturbant dans tout ça c'est que j'ai l'impression d'avoir assisté à plusieurs films. Définitivement troublant.