Après Alleluia, qui explorait la naissance d'une relation toxique jusqu'à la psychopathie, Les Crimes de Snowtown, qui racontait avec crudité l'embrigadement d'un jeune homme dans les enlèvements et meurtres en série de son père, et Big Bad Wolves, dont la causticité donnait beaucoup d'intérêt à un synopsis tenant sur un timbre-poste, Love Hunters ne peut que décevoir en aplatissant des thématiques déjà approfondies par ailleurs, et en croyant que sa réalisation millimétrée et son travail d'ambiance suffiront à compenser une intrigue trop minimaliste. Cette esthétisation appréciable est donc trop discrète pour lui conférer le cachet qui tiendrait lieu d'originalité, surtout quelques mois après Grave, dont le baroquisme était enrichi par la nouveauté de ses images et donc la curiosité des sensations procurées, autant de qualités que l'on ne retrouvera pas dans Love Hunters.