Pourtant, ça ne partait pas trop mal, avec un début de satire sur l'industrie pharmaceutique et leurs VRP et du sexe un peu moins aseptisé que d'habitude...
Hélas, une fois la caution intello-éthique évacuée du cahier des charges, le scénario part bille en tête sur les rails de la comédie romantique formatée. Les prétentions des débuts n'en apparaissent alors que plus artificielles : les représentants sont en fait de grands incompris, les labos ont un peu les dents longues, mais quand même heureusement qu'ils sont là, et l'Amérique est un pays formidable peuplé de gens formidables, ou alors c'est pas leur faute. (À part bien sûr la lie de l'humanité, le geek. Mais heureusement, le héros au grand cœur est magnanime...).
Alors bien sûr, me direz-vous, les comédies romantiques sympa avec des scénarios boursouflés et mal ficelés, ça existe. Après tout, le plus important, c'est les personnages, l'alchimie entre eux et l'empathie qu'on sent avec eux.
Et c'est pour cela que Love, et autres drogues est raté : on aurait pu lui pardonner d'être creux et prétentieux si les personnages n'étaient pas aussi horripilants, si les acteurs n'en faisaient pas des tonnes à chaque envolée de violon et si les dialogues ne frisaient pas le néant créatif.
En l'état, seul le comique involontaire de certaines scènes (et les seins d'Anne Hathaway, il faut bien l'admettre) parviennent à convaincre de subir jusqu'à la fin cette bouillie indigeste.