Cette année nous n'auront pas eu grand chose de vraiment satisfaisant niveau comédies françaises. Rien à déclarer a rempli les salles et les poches des producteurs, ce qui permettra probablement par la suite la production de grands films de qualité — SIC. Et puis d'un autre côté on a eu L'Elève Ducobu et Les Tuche, plus discrets, mais celui qui nous intéresse aujourd'hui est Low Cost, une pochade satirique sur ce moyen de transport économique qui fait autant les choux gras de la presse qu'elle remplit, elle aussi, les poches de grosses légumes.
Partant d'une bonne idée, la succession de gags efficaces s'enchaînent dans une version un peu débile de Flight Plan, mais tout comme Le Père Noël est une ordure, tout s'écroule lorsque arrive le premier mort. Sauf que dans ce dernier il apparaissait lors du dernier acte, alors qu'ici, il intervient juste après le premier, et le tout sombre dans un non-sens pas très finaud, tournant en rond comme Arthur lorsqu'il est à cours de blagues, et finit par faire sourire sporadiquement, sans non plus nous endormir, et cela grâce aux participations nerveuses de Jean-Paul Rouve et Gérard Darmon.
Bref, Low Cost est un film qui parait être un sketch transposé au grand écran et auquel une pseudo trame à base de thriller a été greffée, avec prise d'otage et démêlés avec des pirates de l'air. L'écriture n'est donc pas vraiment originale, ni vraiment riche, les mêmes gags étant souvent resservis, mais s'ils fonctionnent les deux ou trois premières fois, ils finissent par être vraiment lourds et n'apportent qu'un effet négatif et rébarbatif à l'ensemble.
Quelques seconds rôles remontent un peu le niveau en épaulant nos deux leaders, dont Judith Godrèche en hôtesse de l'air gens-foutre, ou encore Lord Kossity en improbable CRS.
Maurice Barthélémy, qui écrit et dirige son film, aurait peut-être dû nous servir quelque chose dans l'esprit de La stratégie de l'échec, format 50 minutes et havre d'absurdités, plutôt que ce pétard mouillé qui semblant voler sans pilote.
Pour conclure, les amateurs des Robins des Bois ne retrouveront pas ici l'humour qu'ils aimaient tant, si ce n'est lors des premières minutes. Mollasson mais pas foncièrement mauvais, il réussira néanmoins à trouver son public, et cela grâce à l'ensemble Rouve/Darmon/Godrèche.
Mention spéciale pour Judith Godrèche, qui à l'image de Virginie Efira réussit à apporter la touche de fraîcheur à l'ensemble et s'imposer malgré deux grandes gueules très présentes.