Lucy au pays des ratés.

Lucy ? Pour moi c'est l'histoire d'un déception. On nous a laissé présager un film d'action rafraîchissant avec quelques belles scènes bien jolies, porté par la figure d'une Lucy casseuse de cul impassible et surpuissante, bref un film d'action bien sympa et honnête quoi. Un retour pour Luc Besson à quelque chose du niveau du 5eme Élément ?

Loin de là. Car en effet, le ratage est ici unilatérale, et les défauts finissent tous par se mordre la queue, au point que ça en devienne fascinant.

Par quoi commencer ? Peut-être par ce qui me tenait le plus à cœur, c'est à dire un visuel propre et lisse, quelque chose d'agréable à regarder. Et bien non, la débauche d'effets spéciaux de mauvaise qualités viens ternir les quelques beau plans parsemant le film. Comment "apprécier" la scène finale quand (SPOIL) une Lucy pas sûre d'elle fait face à un espèce de macaque au poil en plastique mal inséré, atteint de Parkinson qui plus est (SPOIL) ?
De plus ces passages ma foi fort laid (excepté celui de l'ordinateur, que j'avoue avoir trouvé pas mal) servent surtout à combler la courte durée du film, qui démontre ici un autre problème, celui du scénario bancal tenant sur un post-it. Le film est vide, ou condensé, ou ce que vous voulez, le résultat reste le même : peu d'originalité et des péripéties en accéléré, et l'impression de participer à un tour opérateur. Pourquoi ne pas avoir développer l'ensemble ? Pourquoi nous livrer une Lucy superficielle et dépourvue de toute profondeur ? Pourquoi être resté le cul entre deux chaises, et ne pas avoir décidé de donner à Lucy une image de femme vraiment froide et inhumaine ? Pourquoi avoir massacré l'atout principal du film ?

Le reste en vrac, aborder point par point toutes les imperfections me fatiguerait : des scènes d'actions molles à la limites du nanar (mention spécial au yamakasi qui nous sort un bazooka de nul part, et qui s'apprête à tirer après avoir fait sa roulade en hurlant, le tout en slow motion bien sur), les images documentaires mal amenées et parfois à la limite du gênant (coucou Morgan Freeman qui nous explique la reproduction), des seconds rôles en mousse (du policier inutile au drogué ridicule, en passant par le chef des yamakasis au comportement incohérent), mais surtout, surtout, ce pseudo démagogisme inutile et énervant, qui m'a à lui seul décidé à noter le film en dessous de la moyenne (allez Lucy, prend moi pour un abruti et dis moi comment je dois vivre après avoir vu des yamakasis (une constante chez Besson dis donc) en apesanteur et des images de rhinocéros se chevauchant, essaie de me faire croire que y a du fond la dedans).

Car oui, malgré tout, Lucy est un film qui aurait put se laisser voir, comme un divertissement un peu maladroit mais avec un bon fond honnête, avec des moments bien sympathiques. Mais voilà, encore un pseudo-symbolisme en carton qui vient tout gâcher.

Try again donc, dommage.