Quand la science fiction rejoint la philosophie

Ce soir, j'ai enfin le temps d'aller mater Lucy au cinéma, depuis trois semaines que j'attends. Avant de partir, petit tour sur SensCritique, afin d'évaluer en gros le niveau du film. Surprise : pas de note dépassant 5. Mais dans la salle de cinéma, d'où je reviens à peine, je suis restée scotchée à mon siège, en ne comprenant pas pourquoi les habitués du site ont tant détesté ce film.

Tout, dans ce film, m'a plu. D'abord, le thème abordé : j'adore ces questions, ce mystère au sujet de l'existence humaine, des stades de l'évolution et du secret de l'organisation universelle. J'ai trouvé le thème bien traité, bien abordé, mieux que dans Limitless (oui je sais, ce n'est pas une référence dont je peux être fière, ne me lapidez pas s'il vous plaît) Quoi que puissent en dire les autres critiques, j'ai personnellement adoré la façon dont évoluent les choses, façon thriller au début, puis au fur et à mesure où ses capacités augmentent, tout s'enchaîne plus vite, tout est rapide, intouchable, incompréhensible, inarrêtable. Le rythme du film fait vraiment ressentir la vitesse de l'évolution des cellules de Lucy. Toute cette ambiance, cette musique, ces images, surtout dans les dernières minutes, tout nous plonge au coeur de ce défilement de savoir, de puissance qui explose et part dans tous les sens.

Scarlett Johansson était vraiment pas mal du tout dans ce rôle. Peut être un peu trop du genre "j'suis-trop-une-bombasse-trop-de-pouvoir-tu-peux-pas-me-toucher-wesh" avec un visage impassible la plupart du temps, excusé dans le film par "une perte des sentiments humains". Mais la scène où elle appelle sa mère était parfaite : l'expression de Scarlett, ses mots, ses sentiments à fleur de peau, expriment toute la douleur et l'égarement de Lucy face à cet univers immense qui s'ouvre à elle, univers qu'elle n'a pas choisi de connaître.

De plus, les effets spéciaux étaient juste sublimes. Représenter les cellules, les neurones, le cerveau humain, la galaxie, l'espace, les particules, j'ai trouvé que c'était fait avec brio. La beauté de cette scène à la fin, où elle atteint les 100% de ses capacités, m'a littéralement scotchée, effet amplifié avec la musique et l'arrêt brutal face au "100%". Même si je sais que ce n'est pas une première et que ces effets existent aussi dans d'autres films.

Oui, ma critique vaut ce qu'elle vaut, c'est-à-dire pas grand-chose, juste l'avis d'une fille un peu trop bon public, et qui n'a pas encore assez de références cinématographiques pour savoir que beaucoup d'éléments de ce film appartiennent à d'autres univers, comme j'ai pu le lire ailleurs. J'ai beaucoup apprecié Lucy, autant le fond que la forme, même si il manque plusieurs ingrédients pour le considérer, personnellement, comme un vrai "chef d'oeuvre" (de nos jours, ils n'existent plus), un vrai bon film qui marque les esprits.