De la philosophie de comptoir.

Lucy tente d'être de ses films qui veulent divertir autant que faire réfléchir. Aboutir à quelque chose de complexe pour une oeuvre de divertissement, c'est très difficile, seulement quelques réalisateurs y sont arrivés ( Spielberg, Nolan, Verhoeven, Lang..) , parce que un blockbuster, c'est fait pour être vendu et par conséquent, compris par la masse. Comment être compris par la masse lorsque l'on s'attaque à de la philosophie ici ?

Pour le réalisateur qu'est Luc Besson, c'est simple, on rend son film didactique et très démonstratif, on a droit à des images qui viennent expliquer les propos du film comme si on était trop con pour comprendre, des phrases douteuses du style ( "le chaos vient de l'ignorance, pas du savoir", un truc dans le genre) et puis un beau requiem à un moment du film pour faire genre je suis trop classe. Sans compter la fin qui se veut trip métaphysique à la 2001 mais qui est juste ridicule.
En fait, Lucy se veut intelligent mais il ne l'est pas, il n'en a même pas l'air et c'est dommage car il y a quelques questions plutôt intéressantes qui sont posées mais tout est noyé dans une intrigue complètement perchée ( je vois pas en quoi le fait d'avoir plus de 10 % de tes capacités te donnerait des pouvoirs de télékinésie, de changer d’apparence, de contrôler l'espace temps etc...) et prétentieuse.

Et puis côté divertissement, c'est pas folichon non plus, il y a pas grand chose à se mettre sous la dent hormis une pauvre course poursuite et une ou deux fusillades; à croire que Luc Besson, sûr de son sujet et de ses propos, en a oublié le but premier d'un blockbuster qui est divertir.

Un film qui ressemble plus à de l’esbroufe qu'autre chose.