Comment Luc Besson a-t-il pu réussir à convaincre Scarlett Johansson de jouer Lucy ? That's the question !


Il est des objets cinématographiques qui vous laissent perplexe, et ce fut mon cas avec cette production. Comme s'il y avait autant de choses à en dire que si peu à la fois...
Mais quand je vois la haine - relativement compréhensible - que suscite ce blockbuster, j’ai quand même l’impression que certaines critiques sont un peu trop sûres d’elles. Besson's bashing ?
Parce que selon moi ce film pose des questions intéressantes, et s’il n’apporte pas de véritable réponse, l’entreprise ne me semble pas dénuée d’intérêt.


Effectivement, Lucy s'avère bourré de défauts, et déjà, entre dialogues philosophiques de piliers de comptoirs au petit matin, et illustrations documentaires de début de film fatigantes, on sent déjà que le film est taillé pour le grand public consommateur d’action indigente, avec un petit côté "La science pour les nuls".


Aussi, les invraisemblances et facilités ne nous sont pas épargnées (non maîtrise du corps après absorption, type qui croit que miss Lucy veut vraiment se faire pécho gratos, changement de longueur et de couleur à la carte) et on a l’impression que Luc Besson confond l'intelligence (l’extra-lucidité pourquoi pas) avec une domination de l’espace métaphysique par la pensée pour le moins osée... Mais qui sait, après tout ? Tout n’est pas à jeter dans cette réflexion sur notre potentiel, même si celle-ci semble simplifiée à l’extrême…


Le coup de téléphone à maman Lucy avec la découverte de ses nouvelles aptitudes et le ressenti sensoriel de l’héroïne me paraît relativement intéressant, je pense même qu'il y a du vrai sur ce point.
D'autre part, l’interprétation des deux têtes d’affiches s'avère tout à fait correcte, même si Scarlett Johansson a tendance à en faire un peu trop dans son premier rôle. Et puis 2-3 séquences ont une esthétique très réussie, notamment celles où l’héroïne avançant au ralenti semble intouchable : il y a une certaine jouissance là-dedans.


Après, c’est clair que le scénario on le cherche encore, on va de nulle part en nulle part vers nulle part, comme dans un bon vieux film d’action tout pourri, la mégalomanie en plus, avec ce gros délire final esthétiquement réussi certes, mais c'est tout...
Et si une impression de néant scénaristique domine au final, des interrogations existentielles subsistent, comme l'impression que pour un film aussi médiocre le temps passe finalement assez vite... Je ne le reverrai pas, mais je ne regrette pas non plus de l'avoir vu.

RimbaudWarrior
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le 19 sept. 2015

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RimbaudWarrior

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