Ma Loute : Film Français n°1 ? Seriously ?

(Comme je respecte rien ni personne, et encore moins Bruno Dumont, ca va spoiler salement dans cette critique, vous voilà prévenus)


Mais qu'est ce que c'est que ce film ?


Pouvez vous seulement en citer un enjeu ? Non, normal me direz vous, y'en a pas !
Est ce l'enquête policière ? Assurément pas, le spectateur a certes identifié les coupables (parce qu'il est malin, le spectateur) mais dans la diégèse cette enquête n'est pas résolue et cette sombre histoire de cannibalisme n'a aucune conséquence...
Est ce la "romance" ? Si on peut appeler ça comme ça parce que 2 bisous, des coups, le tout saupoudré d'un peu de transphobie j'appelle pas ça une romance... Les acteurs ne font de plus aucun effort pour montrer un quelconque sentiment dans leur interprétation et on a bien du mal à comprendre ce qui attire ce pauvre Billie dans les bras de Ma Loute...
On est donc face à un film qui s'apparente à une succession sans queue ni tête de scène dont on sait à l'avance qu'elles n'auront aucun poids parce que rien n'a de poids dans cet univers, littéralement...


Avant de passer à ce que j'ai pas aimé, je dois souligner la photographie de ce film, son seul point positif à mon sens... Il doit yavoir une dizaine plans stylisés et jolis dans tout le film... et ces 10 plans, on les savoure au milieu de cette océan de médiocrité...


On est donc ici pour suivre cet empoté de commissaire Machin (on notera l'imagination sans limite de Dumont quand il s'agit de nommer ses personnages) qui, avec l'aide de son second, Malfoy va enquêter sur une série de disparition étranges... On découvrira bien vite que les disparus sont des victimes de la famille Brufort dont le métier de père en fils est de faire franchir une partie de la baie où l'eau vous monte jusqu'au genou, des fois que vous vouliez vous rendre de l'autre côté pour y faire Dieu sait quoi, mais de temps en temps, les Brufort tuent certains de leurs clients afin de les manger (c'est idiot. Il doit yavoir 25 habitants aux alentours, même si ils ne se font pas pincer, leur petit manège ne pourrait tenir plus d'un mois)... S'ajoute à tout ça les problèmes de la famille Van Peteghem dont les membres sont brillamment interprétés (non) par Fabrice Luchini et Juliette Binoche, de riches bourgeois Lillois dont le fils Billie est transgenre androgyne et épris du fils ainé de la famille Brufort, Ma Loute...


Déjà on retrouve dans ce film les gimmicks de Bruno Dumont à savoir :
- Des personnages du Nord de la France arrierrés
- Un policier idiot et son second candide
- Des personnages joués par des acteurs amateurs à l'accent Nordiste rendant leurs dialogues incompréhensibles (pourtant j'ai aucun problème avec l'accent du nord)
- Un sens du rythme unique et proche du 0


On va parler un peu humour vu que ce film se revendique de la comédie Burlesque. Disons le, ce film est hilarant : Un gros qui grince, c'est drôle. Un mec qui tombe à chaque scène, je me pisse dessus. Un gros qui s'envole, je me roule sur le sol, appelez le samu je m'étouffe devant cette blague de bon gout et totalement jamais vue.
En fait quand une blague pourrait faire mouche, ça foire puisse que le plan s'éternise toujours beaucoup trop, tellement que ca en devient génant... On a mal pour Luchini quand on le voit débiter du non sens pendant dix minutes sur des pécheurs, on a compris qu'ils sont beaux, personne ne rit, passons à autre chose je vous en supplie... Je suis vraiment triste parce que j'adore sincèrement Luchini et Binoche et ce film arrive à les faire jouer mal à un point... Entre Juliette qui est dans le surjeu constant, Fabrice qui fait ce qu'il peut pour rendre son pitoyable texte au mieux et les acteurs amateurs qui marmonnent dans leur barbe, il n'y a pas grand chose à sauver de l'interprétation....


Et puis tant qu'on peux, autant insulter un maximum de monde, les gens du Npdc seront forcément consanguins et cannibales parce que Dumont ne sait as écrire autre chose que des stéréotypes (remember Mohammed le cliché raciste sur pattes dans Ptit Quinquin). Le bourgeois seront forcément consanguins eux aussi mais aussi péteux et partouzeurs de droite. Le gros policier a un gag : il tombe (parce que lol il est gros donc il sait pas se relever, grossophobie tout ça tout ça). Ai je mentionné que notre ami transgenre de tantôt est l'enfant d'une partouze consanguine ? Ai je mentionné que le personnage de Binoche émet l'hypothèse qu'il est transgenre justement à cause de ça ?
Je suis vraiment pas du genre SJW et je défends un monde ou on peut faire une blague sur une personne sans distinction de genre, de sexualité ou de couleurs de peau, un monde ou tout le monde sans exception en prendrait plein la gueule par l'humour (c'est une forme d'égalité)
MAIS LA MONSIEUR DUMONT vous nous dites, "si tel personnage est transgenre c'est qu'il est un enfant de partouze et le fils de son oncle", en français dans le texte. Sa condition est clairement représentée comme une déviance et TOUS les personnages de ce putain de film sont dégoutés par ce personnage. Il ne faut donc pas crier au loup à la moindre occasion mais là, pas de doute, ce film est gravement transphobe et homophobe...


"Oui mais le film est absurde et burlesque" -> Non. Pas du tout.. Le rire d'un film absurde vient du fait qu'une situation absurde arrive dans un contexte crédible, il ya rupture, ca déclenche le rire. Mais la on parle quand même d'un film ou même la gravité (c'est à dire l'attraction gravitationnelle) n'a plus d'impact et ou le principal ressort comique c'est des mecs qui se cassent la gueule et d'autres scènes longues et gênantes ou Luchini essaie désespérément de nous arracher un sourire en surjouant. Sacré Graal c'est de l'humour absurde, Ma Loute c'est du non sens... Donc pas la peine de justifier tous les choix foireux du film par "c'est drôle et irrévérencieux"


Si il avait pas un tel message de merde, on lui aurait volontiers pardonné son montage mou, son écriture pitoyable et ses problèmes de jeu... On aurait vu un film pas terrible, puis on aurait oublié...
Mais là non, ce film est nocif, on lui donne des récompenses à Cannes, il est sacré film français numéro 1 de l'année 2016... 2016 bordel...


Ou alors c'est moi qui n'ai rien compris et un gros qui pète c'est à se taper le cul par terre...

PerigGilleron
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le 23 janv. 2018

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