Klapisch souffle sur les braises de la crise économique de 2007-2008 et ses ravages avec cette rencontre explosive entre une mère de famille au chômage et un trader ambitieux. Il le fait avec trop de manichéisme. D'un côté, il y a les gentils. Les petits. Ceux qui triment au quotidien. Les victimes de la mondialisation et de sa déshumanisation. Et de l'autre, les méchants jouant avec la vie des gentils et avec un argent virtuel qu'ils ne possèdent même pas. D'où les dérives auxquelles on a assisté. Il en convient lui-même. Quand rien n'est régulé...Un peu plus de nuance aurait été la bienvenue bien que je ne demandais pas non plus un cours d'économie.
Après, on ne peut nier que Kapisch dépeint là une certaine réalité. Elle existe bel et bien. Cette crise aura provoqué des charretées de chômeur en plus donc autant de familles pour lesquelles le quotidien s'est sérieusement assombri. Car derrière, il y a des familles, des commerçants, des villages entiers qui dépérissent. Ce sont deux mondes qui s'affrontent. Celui des courses chez Lidl (comme si Karin Viard fréquentait ce genre de magasins d'ailleurs vu le montant de ses cachets) avec toute une ribambelle de gosses (je passerai sous silence la danse pathétique dans les rayons), de la baby-sitter à trouver, des grèves, des manifestations, de la fermeture des usines contre le monde de la finance et son argent coulant comme un robinet grand ouvert et permettant d'acheter un superbe appartement avec vue sur la Tour Eiffel, un voyage à Londres, d'organiser des soirées fastueuses avec traiteur à domicile et tout le tralala.
Cette homme est-il heureux ? Sous son arrogance, clairement non. Il n'a pas de famille, pas d'amis. Un enfant qu'il ne comprend pas. Et ça, tout l'argent du monde ne pourra pas le lui acheter. Constat implacable de la part de Klapisch. Il joue directement ou indirectement avec la vie de smicards dont il n'a même aucune idée de la vie tellement son univers est différent, que tout lui est dû car c'est lui qui a l'argent. A un miment, Il faut payer l'addition. Deux camps irréconciliables. L'un en voulant toujours plus et l'autre réclamant de la justice sociale.