A peine Michelle Williams venait elle de connaître un franc succès international avec son Blue Valentine que la production de My Week with Marilyn s'empressait de nous balancer un poster teaser de ce futur film avec l'actrice en vogue. Nous en avions tous l'eau à la bouche, tant celle-ci pouvait se montrer sublime et le rôle en opposition totale avec celui qu'elle tenait dans sa pellicule phare.
Comme toujours avec les biopics étrangers c'est l'originalité qui prime. Pas de wikipedia-movie comme La môme ou Gainsbourg vie héroïque, mais une simple semaine qui va nous permettre de découvrir la star sous un oeil différent (bien que cela ne soit plus vraiment d'actualité, sa vie privée ayant ayant fait les choux gras de magazines people au fil des années), guidé par un jeune homme ambitieux qui le temps d'un tournage en Angleterre vivra avec elle des moments plus que privilégiés. C'est plaisant, drôle, émouvant, servi par une Michelle Williams sublime, mais le tout souffre d'une réalisation manquant totalement d'inspiration, les scènes s'enchaînant de façon plate, sans le moindre rebondissement ni l'once d'une recherche visuelle, et en définitive on a presque l'impression de voir un film de débutant qui ne sait trop comment diriger ses scènes, la plupart des grands moments ne suscitant que peu de réactions de la part du spectateur. Pire, les longueurs créent une impression de temps s'étalant en longueur, nous donnant la sensation que l'histoire relate 9 semaines 1/2 et non une.
Bref, My Week with Marilyn est une amère déception, la faute à son réalisateur, Simon Curtis, qui hormis des téléfilms et mini-séries pour la BBC n'a jamais rien fait d'autre et n'aurait en aucun cas dû toucher à ce scénario qu'un autre aurait dû mettre en scène, surtout lorsqu'une telle personnalité en est le nerf central. C'est d'autant plus dommage que le casting suivait, bien que la co-tête d'affiche, Eddie Redmayne, manque un peu de mordant, à l'inverse de Kenneth Branagh, quant à lui excellent en Laurence Olivier (chose peu étonnante, étant donné qu'ils partagent tous deux une filmographie largement composée d'oeuvres Shakespeariennes). La bande-son était également au top, mais encore une fois nous avions l'impression de voir du rouge à lèvres sur un cochon, ça aide mais n'en fait pas un produit inoubliable.
Il est d'ailleurs regrettable que la formidable métaphore qui nous était présentée ait été totalement passée à la trappe. Marilyn n'a jamais trouvé sa place dans le monde dans lequel elle vivait, tout comme dans cette Angleterre où elle se sentait perdue, élément capital que personne ne semble avoir jugé bon d'exploiter.
Pour conclure, les fans de Marilyn et/ou de Michelle seront à moitié satisfaits par la première et totalement par la seconde. Ceux étrangers de l'une ou l'autre pourront toujours se laisser tenter, ne serait-ce que pour le côté découverte, mais ils auront davantage l'impression d'avoir assisté à un téléfilm friqué qu'à une bobine Oscarisable (et quitte à regarder un téléfilm, autant se rabattre sur Marilyn, une vie inachevée).
Mention spéciale pour Michelle Williams, qui à l'inverse du reste ne nous trompe pas sur la marchandise, comblant les faiblesses d'une réalisation qui aurait dû être confiée à quelqu'un de bien plus chevronné. Mieux, elle réussit à s'imprégner de l'âme de Marilyn et en livrer sa propre interprétation plutôt que de la singer bêtement, chose trop souvent commune dans ce genre de productions.