My Week with Marilyn par Hugo Harnois
My week with Marilyn n'est pas un véritable biopic, en ce sens où le réalisateur choisit de ne montrer qu'une semaine de la vie de la star, vu par le regard subjectif de Colin Clark, le troisième assistant réalisateur du Prince et la Danseuse.
Parlons d'abord de ces mises en abime afin de garder le meilleur (ou plutôt la meilleure) pour la fin. Dans un film de 2012, il est fort intéressant de voir comment se déroulait une production hollywoodienne dans les années 1950. On y apprend que le métier d'assistant réalisateur est un travail ingrat, consistant à faire le larbin pour le cinéaste. On y découvre également comment un studio fonctionne, avec le visionnement des rushs après chaque soir. On nous enseigne enfin comment s'organise le système hollywoodien, où le temps, c'est de l'argent. On regrettera cependant de ne pas plus voir le tournage des scènes avec les caméras d'époque.
Il existe de surcroit une mise en abime sur la vérité. La vérité sur le jeu des acteurs, on Monroe, adepte de la Méthode, devait vivre et comprendre pleinement son personnage pour réussir à le jouer. La vérité sur cette semaine, vécue comme un rêve pour Colin, qui manque clairement d'objectivité. Une scène avec une lumière plus onirique que réaliste vient démontrer cet état d'esprit : celle où les deux protagonistes se baladent et vont se baigner dans un lac. Mais finalement, qu'est ce que le cinéma, si ce n'est l'art de la subjectivité ?
Nous en arrivons enfin au meilleur : l'incarnation de Michelle Williams. On peut réellement parler d'incarnation car cette actrice transcende la caméra. Par sa grâce démesurée et ses mimiques qui nous font craquer, nous tombons amoureux d'elle dés les premiers regards. Véritable icône de la sensualité, l'interprète arrive à cerner tous les paradoxes de ce mythe. À la fois solide (tenant bon face au système hollywoodien) et très fragile, elle sera un jour ravie de faire son numéro face aux fans, et le lendemain en pleine dépression à cause de sa célébrité. Profondément mal dans sa peau et en constante quête d'identité, Marilyn Monroe reste encore aujourd'hui un grand mystère, et c'est ce qui fait tout son charme.