"How could you have stolen a place that was made just for you ?"

Que dire, que dire mes ami·e·s ?
La magie de Xavier Dolan, c'est de ne jamais créer la surprise mais d'arriver à surprendre à chacun de ses nouveaux films. Il n'y aucune surprise parce qu'on sait que ça sera un excellent film, mais on est surpris parce que jamais on aurait pu se douter jusqu'à quel point le film allait être excellent, et la magie Dolan opère plus que jamais dans Ma vie avec John F. Donovan.


C'est déjà visuellement magnifique. La réalisation et la photographie sont juste époustouflant, avec des couleurs qui évoquent les peintures romantiques du 19ème siècle, et qui sublime les act·eur·ice·s comme jamais iels ne l'ont été·e·s dans leur carrière. Et quand Dolan et André Turpin (son directeur photo depuis Tom À La Ferme) ne subliment pas leurs acteurs, ils s'occupent des décors et des villes utilisé·e·s dans le film, et juste, le long travelling sur New-York pendant le générique d'intro, vous comprendrez ce que je veux dire quand vous le verrez.


L'écriture est évidemment toute aussi accomplie que la réalisation et la photographie. C'est fort, c'est beau, c'est dur, et c'est méta comme jamais ça a pu l'être dans un film de Xavier Dolan. Les différents thèmes et sous-thèmes abordés par le film, à savoir le star-system et tout ce qu'il peut entraîner, de bon comme de mauvais, vis-à-à-vis des proches, de la famille, et de soi-même, ce qui résonne forcément avec pas mal d'acteurs du film, et avec Xavier Dolan lui-même. Et le tout est porté par des dialogues et monologues absolument sublimes, je retiendrais personnellement le monologue énervé de John F. Donovan et celui de Rupert Turner enfant face à sa mère.


Évidemment, qui dit Xavier Dolan à la réal, dit des acteur·ice·s au top de leur top. Déjà, Kit Harington et Jacob Tremblay donnent ici leur meilleur performance de leur carrière, et je vois difficilement comment ils arriveront à faire mieux très honnêtement, ils sont déjà mes favoris pour les Oscars 2020 (même si les américains ont détestés le film, et déteste Dolan de manière générale en fait, ces espèces de cons là). Mais Kit et Jacob ne sont que la partie visible de l'iceberg, car Natalie Portman, Susan Sarandon, Thandie Newton et Ben Schnetzer sont tout autant excellent·e·s, surtout Natalie Portman, qui, sans non plus signer la meilleure performance de sa carrière, mérite elle aussi, au minimum, un sacret paquet de nominations pour sa performance.


Pour finir, il y a le montage et la musique, et juste: le générique d'intro et la scène entre Rupert et sa mère dans Londres. Là aussi, vous comprendrez quand vous verrez, mais spoiler: ces deux séquences sont parmi les plus incroyables de toute la filmographie du réalisateur.


On aurait pu se dire, avoir peur, que avec une excursion vers un casting et une production un peu plus "Hollywoodienne" que pour ses anciens films, Xavier Dolan allait perdre de sa superbe, ou que ça allait être autre chose que ce à quoi il nous avait habitué, mais il n'en n'est rien: c'est du Xavier Dolan pur, comme on adore, incroyablement en forme, qui valait chaque seconde d'attente, et qui confirme qu'il est un prodige comme on en a rarement, voir jamais vu, dans l'Histoire du Cinéma, et qui nous rappelle surtout pourquoi on aime tant cet Art.

ThomasRegnier
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le 1 mars 2019

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Thomas Regnier

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