Ma vie avec Liberace par Ben Ric

Avec "Ma vie avec Liberace", Soderbergh finit donc sa carrière de réalisateur en beauté, si tant est qu’il arrête vraiment définitivement de faire du cinéma. Un film tout en dorures, en strass et en paillettes, jouant à fond sur le côté kitsch et superficiel du célèbre pianiste. Superficiel en apparence car la relation qui l’unit à Scott, le personnage joué par Matt Damon à l‘écran se révèle être finalement très touchante, du début à la toute fin de leur relation, bien au-delà de leur séparation.
Et si le sort de ce jeune et tendre Scott et connu dès le début, on trouvera malgré tout un certain intérêt à voir comment ce mégalo de Liberace va jouer avec ce beau gosse timide mais conscient et consentant, comment il va le façonner à son image pour ensuite le jeter pour un autre. Dans cette reconstitution minutieuse des années 70 vues sous un angle un peu particulier, avec des décors dégoulinants et des permanentes peroxydées de premier choix, les deux acteurs s’en sortent à merveille, jouant chacun dans des registres assez différents leur rôle avec force et conviction. Un effort qui va jusque dans le travail vocal pour un Michael Douglas aussi surprenant qu’impressionnant.