Leçon de vie de marmots qui ont décidé de chanter

Bien que doté d'un style "old school" (surtout pâte à modeler), ma vie de Courgette est un film qui n'a pas besoin des dernières technologies numériques pour creuser son sillon. Au contraire, son allure désuette et enfantine lui donne un charme fou. Et s'il n'y avait que ça! Bien sûr, l'adaptation de Céline Sciamma dont l'écriture fait mouche et permet aussi de montrer l'enfance et l'âge adulte comme deux unités distinctes qui se comprennent finalement. La tentation est grande dans les films d'animation moderne de les séparer et d'arriver à une forme de caricature pas vraiment appropriée (du genre Baby boss).
Ma Vie de Courgette résonne aussi d'une forme d'optimiste car ces gamins rentrés dans l'assistance à cause de drames familiaux réagissent pour profiter pleinement de la vie. Les scènes du voyage au ski ou de la fête forraine sont des exemples de cette lumière intérieure qui jaillit et fait oublier leurs malheurs à Courgette, Camille,Ahmed,Simon et les autres. Cette leçon de vie de marmots qui ont décidé de chanter met du baume au coeur. Elle ramène les adultes à leur enfance et montre aux plus jeunes que la vie peut sourire à des enfants à priori perdus et que rien n'est jamais perdu. Ma Vie de Courgette m'a touché avec le personnage de Raymond, flic au grand coeur qui va retrouver un sens à sa vie. Loin d'être le plus expansif, c'est pourtant le plus sage et le moins perturbé des adultes. Merci à Claude Barras d'avoir commis un film d'animation pareil en espérant que le César de son équipe, lui permette de nous raconter encore longtemps d'autres histoires optimistes et émouvantes car nous en avons vraiment besoin par les temps qui courent.