Premier long-métrage de Claude Barras, Ma Vie de Courgette laisse présager de nombreuses autres larmes et histoires passionnantes pour la suite. Ce film, en stop-motion, nous présente des marionnettes assez particulières dans leur design, mais qui deviennent vite vivantes, et très humaines.


Ma Vie de Courgette expose principalement des enfants avec des problèmes familiaux qui foutent mal au bide, et s'attarde plus particulièrement sur Icare, surnommé Courgette par sa mère alcoolique. Après le décès de celle-ci, il vit dans un foyer, avec d'autres enfants ayant des problèmes divers mais toujours perturbants.


D'une durée de 1h06, avec assez peu de rebondissements, Ma Vie de Courgette est en fait l'histoire simple d'enfants aux problèmes très complexes, qui n'ont rien de problématiques enfantines. Et c'est justement sur ce point que le film devient très captivant. Les vies de ces enfants sont hard : la plupart sont traumatisés, et le réalisme et l'authenticité avec lesquels sont traitées les thématiques rendent le film très poignant.


Les voix sont excellentes, ainsi que les dialogues qu'elles prononcent, qui dégagent une certaine vérité. Sans jamais vraiment chercher à tirer les larmes, Ma Vie de Courgette est toujours émouvant. Ses musiques, plutôt discrètes, témoignent du conflit interne de ce pauvres enfants (la protestation avec Bérurier Noir, ou la mélancolie avec cette douce reprise de Noir Désir).


Certains personnages manquent un peu de subtilité, pas tellement chez les enfants, mais plutôt chez les adultes, qui ont tendance à être soit noirs, soit blancs. La tante de Camille paraît presque trop sournoise et mal intentionnée. Les enfants, souvent mystérieux, sont les personnages les mieux écrits.


Je ne suis pas ressorti totalement indemne de Ma Vie de Courgette (cauchemars toute la nuit...). Son univers mixant pâte à modeler et structures cartonnées témoigne de la vision simple et ingénue des enfants à l'égard de la vie, ainsi que de leur innocence. Une véritable leçon de vie, prônant la solidarité, le relativisme et l'espoir.

Monsieur_Cintre
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le 7 juil. 2020

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Monsieur_Cintre

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