Depuis quelques années déjà, le cinéaste Robert Rodriguez a prit la méchante habitude de se cacher derrière l'excuse de l'hommage Grindhouse, tout cela pour ne pas avoir à rendre un film au minimum potable. Ce qui fonctionnait très bien avec un "Planète terreur" très rigolo ne marche plus du tout ici.

Pendant deux petites minutes, "Machete kills" est drôle, enjoué et surtout honnête. En fait, le temps du faux trailer "Machete kills again... in space", suite que l'on nous annonce avec malice juste avant que le véritable film ne débute. Et là, ça ne devient plus du tout drôle une seule seconde.

D'une incroyable fainéantise, "Machete kills" n'est qu'une supercherie interminable et shootée à la truelle par un Rodriguez n'en ayant plus rien à foutre de quoique ce soit, sachant pertinemment que même si son étron se plante au box-office (ce qui fut le cas), il se rattrapera sur le marché de la vidéo, pouvant ainsi nous violer une fois de plus les mirettes avec un troisième volet.

Pas drôle, pas fun, sans imagination, rempli de fausses bonnes idées (le gag des lunettes 3D n'est là que pour camoufler maladroitement l'étonnante chasteté d'un film se voulant badass) et finalement bien sexiste derrière ses atours de délire féministe (les demoiselles ont beau être fortes et armées jusqu'aux dents, elles retournent vite au stade de simples groupies face au mâle alpha Machete), la purge de Rodriguez n'exploite même pas son casting de malade, tant ses stars n'ont absolument rien à faire si l'on excepte un Danny Trejo complètement paumé.

Entre un Charlie Sheen momifié, une Lady Gaga n'ayant rien à foutre là, une Jessica Alba ne survivant que trente secondes, une Sofia Vergara insupportable (seul un sourd peut y survivre, à celle-là) et une Alexa Vega uniquement là pour montrer qu'il est bien loin le temps de "Spy Kids", seul Mel Gibson semble s'amuser un minimum dans son rôle de bad guy mégalo.

Faux hommage aux bandes d'exploitation (qui, elles, ne coûtaient pas un rond) mais vrai foutage de gueule, "Machete kills" est un gigantesque bras d'honneur fait aux spectateurs, celui d'un mec pas manchot quand il a quelqu'un sur le dos (c'est triste à dire mais quand il avait les Weinstein pour le faire chier, il nous sortait des "From dusk till dawn" et des "The faculty" bien plus bandants) mais dont la mission actuelle semble être de pomper le flouze de son audience sans jamais se fouler le cul en retour.
Gand-Alf
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Flip flap flop., 365 days of magic... or not., 2013. et Le pire de 2013.

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le 29 oct. 2014

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Gand-Alf

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