On aurait pu croire que la série Mad Max, forte de moyens qui se modernisent plein pot et d'un budget croissant, pourrait figurer parmi les rares franchises qui ne se sont pas délitées. Et le départ est relativement décent ; on a un peu l'impression d'être sur Tatooine, mais les décors l'emportent une fois de plus, même si ce n'est pas compliqué de tourner dans l'Australie profonde et de dire : regardez, un paysage post-apocalyptique.
Il ne faut pas plus d'un quart d'heure pour lister toutes les grosses erreurs commises par Miller et Ogilvie ; Mad Max 3 carbure à coups de coïncidences hasardeuses, de rapports de force fantaisistes et de combats beaucoup trop hypants pour être honnêtes. Le soi-disant tant attendu duel sous le dôme du tonnerre est une clownerie sans nom arbitrée par une Tina Turner qui a de la chance d'être à l'aise dans son rôle. Puis le scénario part sur un Sa Majesté des Mouches version désert qui fera une rupture horrible avec la première partie et nous introduira dans un monde, quoique bien fait, qui est sans grand intérêt, et dont on sent qu'il n'est qu'un prétexte pour passer à la suite.
Le scénario ne tient pas la route, ce qui la fout mal pour un film basé sur les engins motorisés. Mais ce n'est qu'après une bonne centaine de minutes qu'on va enfin les ressortir ; à ce stade, c'est ce qu'il y a de plus intéressant de toute manière. Avant ça, il faut supporter les clichés (les grands sont bêtes) et le choix des alliés de Max (fait à la courte paille, visiblement, puisque rien ne vient le justifier). Il faut aussi composer avec une musique de Maurice Jarre totalement inadéquate et un humour qui, non content de rarement faire rire, est souvent de mauvais goût puisqu'il nous est difficile de croire à la mort tellement elle est rendue bassement comique. Pas la meilleure des transitions entre l'ancienne et la nouvelle série Mad Max.
septiemeartetdemi.com