C'est étrange comme le concept de Mad Max évolue, jusqu'à entrer dans une phase à la Star Wars épisode 6, les Ewoks et les enfants même combat.
Dès le départ je le sens moyen, Trocpolis étant loin d'être le hameau isolé qui fabrique du pétrole, Miller veut encore plus ancrer son monde apocalyptique, et tant pis si la profusion de détails devient ridicule, après les punks aux fesses nus, Tina Turner entre dans le dôme, et le look doit suivre. Mad Max 3 c'est un peu le film de trop, comme si le scénario ne tranchait jamais dans sa tonne d'idées, des petits groupes isolés au milieu du désert, il faut maintenant établir des civilisations, entre merde de cochon pour l'une et enfants croyants de l'autre. Je comprend l'ébauche d'idées derrière le ridicule mais quand cela est mal fait, on a du mal à monter à bord. Seul Max reste fidèle à lui-même, dépourvu pourtant de sa violence habituelle, car le film prend maintenant le tournant du grand public, fini l'amateurisme. Miller entre dans la cours des grands, le sang ne coule plus à flots et l'esprit des deux premiers Mad Max s'évapore au profit des Ewoks.
On a quand même l'impression d'assister à n'importe quoi, mais on continue pour la forme, en souvenir des autres. Et puis elles sont où les courses-poursuites en bagnoles ? On sent le blockbuster à plein tube et l'originalité qui se dégageait jusqu'ici s'étiole lentement ; ce troisième film permet une fin, critiquable mais honnête. Je comprend que les fans aient besoin d'expliciter le mystère de ce monde apocalyptique et d'entrevoir plus le côté espoir ; il y a des éléments qui se tiennent mais perdus dans la confusion d'une époque qui n'aide pas à faire ressortir la philosophie des survivants, entre espoir et naïveté, l'esprit de ce Mad Max ne se conclut pas dans la lignée des premiers.