Il aura fallu une bande-annonce pour mettre le feu aux poudres. On n'osait plus y croire, mais la saga Mad Max allait renaître de ses cendres en 2015, de la main même de son créateur. Et de la plus belle des manières.
A peine quelques secondes d'introduction et nous voilà partis pour quasiment 2 heures d'action intense. Pas de doute, c'est bien l'univers de Mad Max qui se dévoile sous nos yeux. Tous les marqueurs sont là : une terre de désolation, des individus plus étranges et déjantés les uns que les autres, des voitures trafiqués à la pelle, et une lutte de tous les instants pour la survie. On ne peut être que conquis par l'hallucinante direction artistique. Couplée à une mise en scène maîtrisée de bout en bout, le spectacle s'avère virtuose. On frôle parfois le grotesque ou le n'importe-quoi, mais sans jamais tomber dedans. Le scénario, humaniste, simple mais efficace, s'avère étrangement d'actualité.
On passera sur quelques incohérences, facilités scénaristiques ou éléments d'histoire qui mériteraient d'être développés : de toutes façons, la folie qui règne sur le film et son énergie emportent tout.
Si l'absence de Mel Gibson ne se fait pas trop remarquée, il est clair que le personnage de Max passe au second plan. D'animal sauvage, hanté par son passé, il regagne en humanité au contact des fugitives avec qui il fait équipe. L'interprétation de Tom Hardy est plutôt convaincante, mais Charlize Theron fait une Furiosa vraiment charismatique. Non seulement elle s'impose en tant qu'héroïne d'action, mais elle parvient en quelques regards à faire passer beaucoup d'émotions. Il faut dire que le film est avare en dialogues, et qu'à ce titre les visages des différents personnages sont relativement bien mis en valeur, iconiques à souhait. Si on ajoute à tout cela un bad guy (Immortan Joe) réussi, on obtient un opéra furieux qu'il faut foncer voir. Et revoir.