On les entendait venir de loin, les vrombissements des carrioles tunées de George Miller qui, trente ans après le dernier volet, reprend le volant de sa saga post-apocalyptique. Mad Max : Fury Road déboule au festival de Cannes avec ce qui ressemble à un joli pied de nez aux grands studios américains.


 Peu de film américain en compétition cette année, et surtout peu de machine hollywoodienne. Le blockbuster présenté cette année au festival, avec son lot de stars, n'est autre que Mad Max, film aux allures américaines mais à la posture internationale. L'australien George Miller le réalise en plein désert namibien, avec des acteurs de renoms d'origines britanniques et sud-africaines. Le slogan ''Seuls les fous survivent'' qui trône sur l'affiche sonne comme un appel envoyé aux studios hollywoodiens de plus en plus fâchés avec la prise de risque, régurgitant ses anciens succès sans une once d'originalité. Alors certes Mad Max : Fury Road est un épisode quatre, mais c'est surtout un film qui ne fait rien comme les autres.
Le film commence avec une scène d'action pure et continue avec une course poursuite qui durera tout le long du film. Un scénario largement marginalisé pour laisser la place à la créativité débordante du cinéaste. Ce Mad Max n'a pas réellement d'intrigue mais l'assume complètement. C'est du divertissement pur qui met à l'honneur l'univers unique sorti de l'imagination de George Miller. La folie submerge le film, sans coup de frein, et créée des coups d'éclats, des idées absolument géniales car complètement dingues, des perches allant d'une voiture à l'autre à la guitare électrique qui rythme la course.

George Miller fait fi de toutes les fioritures qui pourrissent le cinéma hollywoodien aujourd'hui. Pas d'introduction qui s'enlise dans les explications, pas d'histoire d'amour à deux sous qui donnerait du cachet à l'action. Mais plus encore, Mad Max s'assume comme un blockbuster anti-hollywoodien. Le héros qui porte le nom du film ne parle quasiment jamais, porte même une muselière pendant une bonne moitié. Une fois n'est pas coutume, celles qui mènent la danse et qui triomphent, ce sont les femmes.


Film complètement dingue, ultra-jouissif et même féministe, Mad Max : Fury Road est et restera certainement le spectacle cinématographique de l'année.
JimAriz
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le 26 juin 2015

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